Qui se chargera de détruire la Station Spatiale internationale ?

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Crédits : NASA/Roscosmos

La NASA vise à développer un vaisseau spatial capable de diriger la Station Spatiale internationale (ISS) vers une destruction contrôlée dans l’atmosphère terrestre au début des années 2030. Un appel d’offres sera bientôt proposé pour les entreprises intéressées.

On fréquente la Station Spatiale internationale depuis novembre 2000. À l’époque, Bill Shepherd Yuri Gidzenko et Sergei Krikalev avaient été les premiers à l’intégrer. Depuis, le complexe orbital est occupé en permanence, mais toutes les bonnes choses ont une fin. Vieillissante et onéreuse, cette station spatiale a encore quelques années devant elle, mais il est en effet prévu de la détruire en 2031, après quoi la NASA s’appuiera sur des prestataires privés. La Russie ambitionne quant à elle de construire sa propre station spatiale.

Comment l’ISS sera-t-elle détruite ?

Évidemment, il n’est pas question de faire exploser l’ISS directement en orbite. Le problème des débris est en effet déjà assez préoccupant pour ne pas en rajouter. Pour s’en débarrasser, il est donc prévu de la désorbiter. Autrement dit, il faudra baisser volontairement son altitude de manière à ce que la station se retrouve finalement « happée » par l’attraction terrestre.

Ces manœuvres seront alors soigneusement planifiées et opérées pour que les restes de l’ISS qui ne brûleront pas dans l’atmosphère terminent dans l’océan (rappelons à ce titre que cette station pèse 400 tonnes et mesure quasiment la longueur d’un terrain de football). A priori, le laboratoire finira sa course à environ 2 700 kilomètres du Point Nemo. Cette zone éloignée de toute terre émergée est en effet souvent utilisée comme cimetière pour accueillir les déchets spatiaux.

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L’ISS photographiée depuis un vaisseau spatial Soyouz après le 4 octobre 2018. Crédits : NASA

Qui pour détruire la station ?

Concernant la désorbitation de la station et jusqu’à récemment, le plan visait à utiliser les véhicules de fret robotiques Progress qui sont fournis par la Russie. Habituellement, ces vaisseaux s’amarrent à la station pour transférer un peu de carburant dans les propulseurs du module de service principal. De cette façon, l’ISS remonte légèrement et poursuit sa route normalement autour de la Terre. Ici, l’idée sera de faire la même chose, mais dans le sens inverse dans le but d’abaisser la station.

Cependant, les véhicules russes paraissent de plus en plus fragiles, en témoignent les fuites de liquide de refroidissement qui se sont produites sur deux véhicules russes distincts amarrés à l’ISS. Par ailleurs, comme dit plus haut, la Russie a récemment exprimé le souhait de quitter la station spatiale « après 2024 » pour se concentrer sur la construction de son propre avant-poste en orbite terrestre basse.

Toutes ces informations et projections ont donc amené la NASA à s’interroger sur le futur de la station, et notamment sur les plans de désorbitation. Pour ne pas devoir dépendre de la Russie, les autorités américaines ont alors décidé de s’appuyer sur leur propre remorqueur. Nous avons pris connaissance de ce plan pour la première fois le 9 mars dernier lorsque la Maison-Blanche a publié sa demande de budget fédéral pour la NASA en 2024. L’enveloppe de 27,2 milliards de dollars comprenait en effet 180 millions de dollars investis à cette fin. La NASA fera bientôt un appel d’offres pour examiner les solutions potentielles.