Qui pourra utiliser le James Webb Telescope ? Il a fallu faire des choix

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Crédits : NASA, ESA, Ann Feild

De quoi avez-vous besoin pour avoir la chance d’utiliser le James Webb Telescope ? D’un projet solide et la promesse de recueillir vos données en l’espace de quelques heures. Il y a quelques mois, des équipes d’astronomes du monde entier ont soumis leurs propositions d’étude. Et forcément, il a fallu faire des choix.

Lancé le 25 décembre dernier, le James Webb Telescope devrait entamer ses premières observations scientifiques cet été. Les astronomes attendent ce moment avec impatience. La sensibilité et la vision infrarouge du télescope leur fourniront en effet des données permettant, on l’espère, de percer d’innombrables mystères du cosmos encore non résolus.

Le temps du télescope est divisé en plusieurs catégories. Une partie du temps va aux scientifiques qui ont participé au développement de l’observatoire. Une autre partie est réservée aux opportunités de dernière minute (si quelque chose d’excitant apparaît soudainement dans le ciel, par exemple). Toutefois, la majeure partie du temps (6 000 heures au cours de la première année de l’observatoire) sera consacrée au « programme d’observation générale » dans le cadre duquel des scientifiques du monde entier pourront se servir du télescope.

Beaucoup de demandes

Naturellement, quand vous prévoyez de lancer le plus grand observatoire spatial de toute l’histoire, ça se bouscule au portillon. En effet, pas moins de 1 173 propositions de projets ont été soumises par des scientifiques du monde entier en novembre 2020. Sur cet échantillon, seules 266 demandes ont été retenues, dont vingt-deux qui se concentreront sur des objets de notre Système solaire.

Parmi ces projets, il y a celui de Larissa Markwardt, étudiante en astronomie à l’Université du Michigan. Elle passera ainsi un peu plus de 24 heures à étudier neuf astéroïdes troyens de Neptune, invisibles depuis les télescopes au sol. Nous savons également que deux des premières cibles de l’observatoire seront les jeunes systèmes planétaires 51 Eridani et HR 8799, deux exoplanètes qui n’ont pas leurs pareils dans notre Système solaire, mais qui présentent l’avantage d’évoluer à des distances éloignées de leur étoile (et donc de ne pas être baignées dans leur lumière). Là encore, ces observations devront se faire en quelques heures seulement.

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Crédits : ESA

Dans le cadre de ce processus de décision, plusieurs équipes de scientifiques ont évalué le flot de propositions d’utilisation de James Webb Telescope au cours de sa première année en s’appuyant sur un examen à double anonymat ou DAPR. Concrètement, les membres de l’équipe d’examinateurs ne savaient pas qui étaient les auteurs de ces demandes, et vice versa.

C’est le Space Telescope Science Institute (STScI) de Baltimore qui gère ce processus. C’est d’ailleurs également lui qui s’occupe de retenir ou non les propositions d’observations pour le télescope spatial Hubble depuis des décennies.