Qu’est ce qui détermine la vitesse de pointe d’un animal ?

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Lorsqu’il s’agit de passer une vitesse, ce n’est pas vraiment la musculature qui compte dans le règne animal. Selon une étude, la taille serait un facteur bien plus déterminant. Et ce modèle semble se dupliquer à toutes les espèces même éteintes.

La plupart d’entre nous savent qu’un guépard peut battre un éléphant à la course. C’est facile. Mais savait-on jusqu’à présent pourquoi certains animaux étaient réellement plus rapides que d’autres ? Pas vraiment non, même si la question pourrait à première vue paraître anodine. Elle est pourtant intéressante, car les limites de vitesse des animaux affectent la façon dont ils migrent ou interagissent avec leur environnement. Intuitivement, il serait facile de penser que des membres (nageoires ou ailes incluses) plus longs et des muscles plus fournis peuvent ainsi faire la différence. Mais les animaux les plus rapides du monde ne sont pas les éléphants, les condors ou les baleines bleues. Ces espèces pourraient facilement se faire dépasser par guépards, faucons et autres marlins. Non, il semblerait que ce soit finalement la taille qui fasse la différence.

Ainsi la vitesse des animaux dépend de leur taille, mais les plus costauds ne sont pas les plus rapides, c’est un peu l’idée de cette étude publiée ce lundi 17 juillet 2017 dans Nature Ecology & Evolution. « Notre modèle peut déterminer les vitesses maximales des animaux avec une précision de près de 90 % », explique Myriam Hirt du Centre allemand de recherche intégrative de la biodiversité (iDiv) à Leipzig. « Alors qu’en théorie les plus grands animaux pourraient être les plus rapides, l’énergie et le temps nécessaire pour que leur gros corps fournisse une accélération les pénalisent », ajoute la chercheuse.

En d’autres termes, la vitesse maximale d’un animal dépend de sa capacité à augmenter sa vitesse le plus rapidement possible. Et les plus grands animaux n’accélèrent pas aussi rapidement que les plus petits. Arrivés finalement à leur vitesse de pointe, ils n’ont tout simplement plus d’énergie à dépenser.

Pour déterminer ce nouveau modèle, les chercheurs ont ici étudié 474 espèces animales différentes. Ils ont alors constaté qu’un gain de taille rimait avec une plus grande vitesse pour les petits animaux, mais qu’au-delà d’une certaine taille, la courbe s’inverse. Pour être le plus rapide, il y aurait donc un seuil à ne pas dépasser. « Si la progression était linéaire, les éléphants se déplaceraient à 600 km/h », s’amuse la chercheuse qui note au passage que ce modèle s’applique également à de nombreuses espèces éteintes.

La vitesse de déplacement des dinosaures par exemple est depuis longtemps débat controversé parmi les paléontologues. Ce modèle-ci prédit alors des vitesses maximales plutôt faibles pour les grands dinosaures tels que le T.Rex, qui pourrait facilement se faire dépasser par le petit Vélociraptor.

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