Qu’est-ce que le réchauffement climatique ? Causes et conséquences

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Crédits : NASA’s Scientific Visualization Studio.

Observé depuis le début du XXe siècle, le réchauffement climatique représente sans doute aujourd’hui le défi le plus important de l’humanité. Quelle est sa définition ? Quelles sont les dernières études ? Qu’est-ce que le climato-scepticisme ?

Définition

Le réchauffement climatique – également nommé « dérèglement climatique » est un phénomène global. Il s’agit d’une transformation du climat issue d’une augmentation générale des températures moyennes depuis plus d’un siècle. Alors qu’il s’agit d’un phénomène causé en grande partie par les activités humaines, le réchauffement climatique modifie notamment les écosystèmes et les équilibres à l’œuvre en termes de météorologie.

Lorsque l’on parle de réchauffement climatique, il est impossible de ne pas évoquer l’effet de serre. Il s’agit d’un processus naturel issu de l’influence de l’atmosphère sur les différents flux thermiques contribuant aux températures à la surface de la Terre. Or, l’augmentation des températures moyennes est principalement liée aux activités humaines. De nombreux gaz à effet de serre (GES) sont continuellement rejetés dans l’atmosphère et l’augmentation de leur concentration favorise le phénomène.

Les principales sources de GES sont la production d’énergie (électricité, chauffage, climatisation), les industries et les transports. L’utilisation des territoires entre aussi en compte, qu’il s’agisse par exemple de déforestation et d’agriculture intensive.

Les conséquences du réchauffement climatique

Pour beaucoup, le réchauffement climatique est simplement synonyme d’augmentation de la température à la surface, autrement dit de plus de chaleur. Cependant, les conséquences sont beaucoup plus graves. En effet, l’ensemble des écosystèmes situés aux quatre coins du globe sont affectés – et cela n’est pas seulement lié la température. Il est notamment question d’une fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes de type tempêtes, ouragans, inondations et épisodes de sécheresse. Le fait est que les modèles météorologiques habituels se trouvent perturbés par le réchauffement climatique.

Citons également la capacité de régulation des océans. Celle-ci est affectée par l’augmentation des températures, et outre la montée du niveau des mers, d’autres problèmes existent. En effet, l’acidification et la désoxygénation des océans sont des phénomènes bien réels. Autrement dit, les océans et autres mers ont davantage de difficultés à produire de l’oxygène et à stocker le CO2. Cela a pour effet de favoriser encore un peu plus le réchauffement climatique, mais également d’affecter les écosystèmes fragiles tels que la barrière de corail et la forêt amazonienne. Quant à la biodiversité, celle-ci est évidemment impactée puisque beaucoup d’animaux (insectes et mammifères) ne survivront pas. Certains ont même d’ores et déjà disparu.

Il existe également des interrogations sur le futur de nos sociétés et l’économie en général. Citons par exemple des sujets aussi variés que l’alimentation (agriculture), la santé, la capacité des États à s’adapter à de nouveaux climats ou encore l’apparition de crises liées aux ressources naturelles vitales (comme l’eau).

Quelques études récentes

Ces dernières années, les domaines de recherche concernant le réchauffement climatique sont nombreux puisque ce dernier a des conséquences multiples. Par exemple, certaines études s’intéressent au permafrost, ce type de sol gelé en permanence principalement présent dans les régions arctiques. Or, selon le scénario le plus optimiste, le permafrost devrait fondre à raison de 30 % d’ici à 2100 et libérer 160 milliards de tonnes de GES ! La fonte de ce sol pose également la question de l’éventuelle libération de virus retenus prisonniers durant de nombreuses années.

Une étude menée par une équipe de la Tufts University (États-Unis) parue en avril 2019 n’a rien d’optimiste. Selon ces recherches, les émissions carbone devraient être réduites à zéro sur l’ensemble de la planète avant 2030. Cependant, les prévisions montrent que les émissions continueront d’augmenter avec un pic en 2030, tandis que nous devrons assumer un réchauffement global situé entre 3 et 3,5 °C.

Évoquons également la biodiversité. Une étude menée par l’Université de Colombie-Britannique (Canada) parue en juin 2019 estime que le réchauffement climatique pourrait réduire la biomasse marine de 17 % d’ici 2100. Autrement dit, un sixième de la vie marine pourrait disparaître tandis que ce sont les plus gros animaux qui devraient être le plus durement impactés.

Crédits : Flickr/Brian Gratwicke

De la découverte du phénomène à l’accord de Paris

Si les premières suppositions sur l’effet de serre ont été faites dans la première moitié du XIXe siècle, de nombreuses recherches mèneront finalement à des certitudes. Entre 1960 et 1980, le phénomène d’accumulation des GES issus de la combustion d’énergies fossiles et les liens entre le réchauffement climatique et l’effet de serre sont prouvés.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) devient en 1988 l’organisme régulièrement consulté sur les questions liées au réchauffement climatique. Celui-ci a pour objectif d’étudier l’évolution du phénomène et ses conséquences. Ses nombreux experts dans des domaines variés (principalement scientifiques) traitent l’ensemble des questions concernant le réchauffement de la planète. De nombreux rapports sont rendus depuis 1990, livrant  régulièrement des prévisions.

En 1997, le protocole de Kyoto invite à la réduction des émissions de gaz à effet de serre lors de la 3e Conférence des Parties à la Convention (3 COP). Il faut savoir que ce protocole visait à réduire d’au moins 5 % les émissions de GES par rapport au niveau de 1990 (sur la période 2008-2012). Cette mesure concernait principalement le dioxyde de carbone, le méthane, le protoxyde d’azote et trois substituts des chlorofluorocarbones (CFC).

En 2015, l’accord de Paris (21 COP) affichait une volonté de contenir le réchauffement climatique en le maintenant entre + 1,5 °C et + 2 °C d’ici à 2100 – par rapport aux niveaux préindustriels. Le GIEC avait livré plusieurs scénarios, dont certains étaient catastrophiques. Par ailleurs, l’accord de Paris a donné l’occasion aux États de s’engager dans la réduction du recours aux énergies fossiles afin d’atteindre à terme la neutralité carbone. Dernièrement, il a été rappelé que les États signataires s’étaient engagés à annoncer de nouveaux efforts d’ici 2020 dans le cadre de cet accord.

La lutte contre le réchauffement

Certaines études et sociétés s’intéressent à la transition énergétique, aux énergies renouvelables et à beaucoup d’autres solutions possibles. Par ailleurs, n’importe quel expert peut se trouver démuni face à l’incapacité de l’humanité à modifier ses activités responsables en grande partie  du réchauffement climatique. Le fait est que les vraies solutions reposent davantage sur un changement de nos modes de vie, de notre manière de consommer ainsi que de la nature du système, essentiellement basé sur la croissance économique.

Ainsi, des solutions technologiques sont parfois envisagées, telles que la géo-ingénierie solaire. Il s’agit de répandre des particules chimiques dans l’atmosphère afin d’augmenter l’albédo de notre planète. Autrement dit, il est question de faire en sorte qu’une partie de la lumière du soleil soit renvoyée vers l’espace. L’effet recherché ? Refroidir temporairement la surface de notre planète. Mais des tests doivent être pratiqués afin d’évaluer les risques. Toutefois, ceci est davantage perçu comme une solution temporaire destinée à laisser un temps de répit à l’humanité afin d’opérer de réels changements.

Ces changements seront visiblement compliqués, preuve en est la production et la consommation de pétrole, toujours en hausse. En effet, la barre des 100 millions de barils consommés par jour a été franchie en février 2019. Selon l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), la demande en pétrole va continuer d’augmenter à raison d’un million de barils par jour jusqu’en 2025, puis de 250 000 par jour jusqu’en 2040.

Crédits : drpepperscott230/Pixabay

Le climato-scepticisme

Lorsque l’on évoque le réchauffement climatique, difficile de ne pas penser aux climato-sceptiques, ces personnes remettant en cause l’existence du réchauffement climatique. Pour beaucoup d’entre eux, ce concept aurait été inventé de toutes pièces par les scientifiques eux-mêmes.

En 2019, le climato-sceptique le plus célèbre est sans doute Donald Trump, l’actuel président des États-Unis. En juin 2017, celui-ci avait déclaré que son pays allait se désengager de l’accord de Paris sur le climat. Son objectif ? Annuler les engagements pris par l’administration Obama visant une réduction de 26 % à 28 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025.

Alors que cette sortie sera seulement effective dès novembre 2020, nous évoquions dernièrement le fait que certains États américains et autres villes n’avaient pas pour autant cessé leurs actions au niveau local. Ainsi, étant donné que le climato-scepticisme est bien plus fort aux États-Unis que partout ailleurs dans le monde, l’espoir est à peu près sauf.

Sources : E-RSEGEONovethic

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