Qu’est-ce que la graisse brune et quel est son rĂ´le dans notre poids ?

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Dans certains domaines, les connaissances scientifiques actuelles permettent de savoir de nombreuses choses sur l’organisme des Ăªtres humains et sur sa manière de fonctionner. Si le cerveau ou encore l’estomac ont encore des secrets Ă  nous rĂ©vĂ©ler, d’autres Ă©lĂ©ments sont en revanche assez documentĂ©s. C’est notamment le cas des diffĂ©rents tissus adipeux qui peuvent constituer le corps. Ces dernières annĂ©es, l’on a en effet beaucoup entendu parler de la graisse brune (entre autres), et de son rĂ´le dans l’organisme. Que cache donc cette appellation qui peut sembler un peu sommaire au premier abord ? Est-elle nĂ©cessairement « mauvaise » ? Et quel est donc le rĂ´le de ce type de graisse dans le corps ? 

Les différents types de tissus adipeux

Avant de commencer, précisons quelques éléments essentiels. Sous la désignation un peu familière que peut constituer le terme de graisse, on entend en fait les tissus adipeux. Tout comme il y a plusieurs types de cholestérol, il existe de bonnes et de moins bonnes graisses chez tous les mammifères, qui influent plus ou moins sur la santé. On recense donc  plusieurs types de tissus adipeux. Notons en premier le tissu adipeux blanc, puis le beige, mais les plus connus sont sans nul doute le blanc et le brun. Dans tous les cas, ils permettent de stocker de l’énergie nécessaire au corps humain.

La graisse blanche

Dans les grandes lignes, le tissu adipeux blanc constitue de 15 à 25 % du corps humain en fonction du sexe ou encore de la corpulence d’une personne. La graisse blanche est en majorité constituée d’adipocytes blancs : ce sont des cellules qui sont spécialisées dans le stockage des lipides. Si on la trouve principalement au niveau de l’abdomen et des viscères, elle se situera plus vers le fessier et les hanches chez les femmes et dans la région des épaules chez les hommes. Son rôle principal est de stocker les lipides et les calories, pour mieux les fournir au corps en cas de détresse de l’organisme. Mais en parallèle, elle ne les élimine pas.

La graisse brune, c’est quoi au juste ?

Comme pour la graisse blanche, celle-ci est principalement constituĂ©e d’adipocytes bruns. Mais Ă  la diffĂ©rence de la première, la graisse brune se trouve principalement chez les nourrissons et les fÅ“tus. Dans le règne animal, les animaux qui hibernent sont ceux qui en possèdent le plus. Car le froid active la graisse brune  : cette dernière permet de rĂ©chauffer l’organisme et de produire de la chaleur salvatrice pour les animaux qui vivent dans le froid, et pour les bĂ©bĂ©s qui ne possèdent pas encore la capacitĂ© physique de frissonner.

Mais les adultes en possèdent-ils ? On a longtemps cru que la graisse brune disparaissait après un an de vie. Une rĂ©cente Ă©tude de l’UniversitĂ© de Laval a toutefois infirmĂ© cette affirmation en constatant que chaque Ăªtre humain – adulte – possĂ©dait environ 200 grammes de graisse brune, localisĂ©e en haut de l’abdomen et au niveau du cou.

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Les conditions d’activation de la graisse brune dans l’organisme

On l’a compris, le froid joue un rôle prépondérant dans l’activation de la graisse brune. Face à son homologue qu’est la graisse blanche, elle constitue une piste à l’étude chez les scientifiques qui se penchent sur le poids. Puisque l’on sait que la graisse brune est présente en moindre quantité que la graisse blanche dans notre organisme, est-il possible de transformer cette dernière (en graisse brune, donc) ?

Dès lors, des pistes ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es pour voir si l’activation de la graisse brune pouvait entraĂ®ner une modification du poids ou de la rĂ©partition de graisse dans l’organisme. La première Ă©tant son lien Ă©troit avec le froid bien sĂ»r, puisque plus que dâ€™Ăªtre une source de chaleur, le tissu adipeux brun pourrait avoir un rĂ´le dans l’élimination de calories et la rĂ©gulation du taux de sucre !

Comment l’activer ?

Nous savons maintenant que le froid lui donne le rĂ´le de brĂ»leur de graisse, contrairement Ă  la graisse blanche qui se contente « simplement » de stocker. Mais de lĂ  Ă  passer l’hiver en manches courtes et Ă  volontairement s’exposer au froid, il y a tout de mĂªme une marge Ă  ne pas dĂ©passer ! PrivilĂ©gier les douches fraĂ®ches et ne pas surchauffer certaines pièces comme la chambre Ă  coucher (pas plus de 20 °C par exemple) est un bon dĂ©but. Mais ces gestes ne dispensent pas d’une activitĂ© physique et d’une alimentation appropriĂ©e.

Et au vu des nombreux brûleurs de graisse sont déjà accessibles sous la forme de compléments alimentaires, on ne peut que se dire que les scientifiques ont déjà pu développer des produits élaborés qui témoignent de l’importance de la graisse brune. De fait, il ne faut pas hésiter à comparer les brûleurs de graisse pour s’y retrouver plus facilement et éventuellement adapter son activité physique.

Ce qu’en pensent les scientifiques

D’autant plus qu’il existe d’autres moyens de l’activer, notamment pour qu’elle ait un rôle chez les personnes qui souhaiteraient atténuer leur surpoids. C’est précisément ce sur quoi travaille Mirko Trajkovski, professeur au Département de physiologie cellulaire et métabolisme de l’Université de Genève (UNIGE).

Lui et son équipe se penchent actuellement sur d’autres moyens que le froid pour activer la graisse brune, notamment en s’intéressant au microbiote. Selon le scientifique, « le microbiote peut réguler les effets positifs de l’exposition au froid, en activant la graisse brune, en brunissant la graisse blanche, […] et en diminuant l’obésité générale chez les souris ». Une hypothèse qui reste à confirmer ou non.

D’autre part, les scientifiques cherchent aussi Ă  en savoir plus sur l’éventuel rĂ´le de coupe-faim de la graisse brune via des expĂ©riences sur des souris. Reste donc Ă  voir oĂ¹ aboutiront ces expĂ©riences.