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Quels sont les risques à consommer des insectes ?

Crédits : mikadago / Pixabay

Toujours assez marginale dans notre culture, mais déjà développée dans certaines régions du monde comme en Asie, en Afrique ou encore en Amérique Latine, la consommation d’insectes est considérée comme l’alimentation de demain. Premier état des lieux de ce qu’on sait et ce qu’on ignore.

Selon les experts, l’humanité se dirige petit à petit vers une alimentation à base d’insectes. Pour nourrir les plus de 9 milliards d’êtres humains qui peupleront la Terre d’ici à 2030, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a même préconisé de se lancer dans l’élevage à grande échelle des insectes que nous mangerons demain.

Afin de dresser un état des lieux de ce que l’on sait sur ce type d’alimentation, et ce qu’on en ignore, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a entamé l’an dernier une étude sur les risques sanitaires potentiels encourus à adopter une alimentation à base d’insectes. « On s’est rendu compte qu’il n’y avait aucun état des lieux de l’ensemble des connaissances scientifiques sur les risques sanitaires liés à la consommation d’insectes », déclare Stéphane Larréché, responsable de l’évaluation des risques biologiques dans les aliments à l’Anses et coordinateur de l’étude dont les résultats ont été présentés ce jeudi.

Résultat : « Notre recherche a clairement mis en évidence un ensemble de lacunes à combler pour s’assurer d’une production maîtrisée et saine d’aliments à base d’insectes », poursuit Stéphane Larréché. En effet, plusieurs risques pour l’homme ont été recensés, mettant en évidence le chemin restant à parcourir. Ces risques, ils sont chimiques (venins, résidus de pesticides…), biologiques (virus, bactéries…), mais surtout allergènes. En effet, les insectes possèdent les mêmes allergènes que les mollusques, les crustacés ou les acariens, et les personnes allergiques doivent être particulièrement vigilantes. « Ces risques sont les mêmes que pour d’autres aliments plus communs, comme la viande. Mais leurs effets concrets sur l’homme et leur ampleur, comme les allergies croisées, ne sont pas connus », explique Stéphane Larreché.

Bien qu’envisageable, et envisagé, l’élevage d’insectes à grande échelle nécessite des recherches bien plus approfondies. Il faudra aussi mettre au point des normes précises sur la reproduction, l’alimentation et l’abattage des insectes, afin de s’assurer qu’un produit final sain est proposé au consommateur. « Il conviendrait de définir un encadrement spécifique permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires », indique le rapport. « Il faut donc mener des recherches complémentaires, en ciblant les insectes qui pourraient être concernés par des élevages à grande échelle », car aujourd’hui, les études qui existent ne portent que sur une dizaine d’espèces, comme les criquets, les vers de farine ou les mouches domestiques, alors qu’on estime entre 2 000 et 2 500 les espèces différentes déjà consommées dans le monde.

Source : anses

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Rédigé par David Louvet-Rossi