Une application en ligne permet de simuler une attaque nucléaire sur une carte et d’en constater les effets. Développée par un historien américain, Nukemap rend par exemple possible une évaluation des dégâts de la bombe Tsar sur la capitale française, l’arme nucléaire la plus puissante jamais testée.
Alex Wellerstein est un historien américain aujourd’hui assistant de professeur à l’Institut de technologie Stevens dans le New Jersey. Il a mis au point l’application Nukemap intégrant Google Map, dont le but est de simuler l’impact d’une ogive nucléaire sur un point du globe préalablement choisi sur la carte.
Voici les résultats d’une simulation d’une attaque à proximité de la Tour Eiffel, la ville de Paris étant frappée par la bombe à hydrogène Tsar (57 mégatonnes), la bombe nucléaire la plus puissante jamais expérimentée. Elle fut développée par l’armée soviétique et adoptée dès le 30 octobre 1961 après un essai concluant au-dessus de l’Arctique russe. L’application Nukemap estime que la zone de déflagration pourrait atteindre un rayon de 6,1 km, impactant au-delà du périphérique, atteignant par exemple Neuilly-sur-Seine. Le souffle de l’explosion détruirait la majorité des bâtiments sur une zone d’environ 3350 km², soit sur 32,6 km à la ronde, touchant des villes telles que Pontoise ou Corbeil-Essonnes. Il y aurait également des radiations thermiques occasionnant de sévères brulures au 3e degré. Ces dernières couvriraient une zone de 17 080 km² (rayon de 73,7 km), allant jusqu’à Beauvais ou encore Dreux.
Le bilan disponible sur Nukemap indique que dans le cas d’une telle catastrophe, une personne sur deux se trouvant dans la zone (sur 13 millions d’habitants environ) succomberait à l’un des trois dangers évoqués ci-dessus. D’ailleurs, l’application indique par des cercles la portée de ces différents dangers et donne des détails sur les retombées radioactives, le risque de mortalité ou encore sur les dégâts matériels. Figurent également sur la carte les hôpitaux (en rouge), les établissements scolaires (en bleu), les pompiers (en orange), et les lieux de culte (en blanc).
Pas de panique, la bombe Tsar n’est plus en service, rendant ce scénario impossible. Par contre, l’application permet de tester les effets d’armes nucléaires disponibles dans une liste très fournie, toujours en service ou non. Parmi ces ogives, il est possible de trouver la bombe A « Little boy » qui fut larguée sur Hiroshima en le 6 août 1945 (15 kilotonnes), la bombe « Fat Man » larguée trois jours après à Nagasaki (20 kilotonnes), ou encore une bombe bien actuelle de 10 kilotonnes testée par la Corée du Nord en 2013.
Selon le Daily Dot, Alex Wellerstein estime que, malgré le caractère macabre de l’application, il s’agit ici, 70 ans après Hiroshima et Nagazaki, de sensibiliser le grand public quant à la détention d’arsenaux nucléaires par les puissances mondiales. De plus, l’historien est l’auteur d’un blog complet sur la question du nucléaire.