4 ans après, ces femmes sont très satisfaites de leur vagin cultivé en laboratoire !

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Atteintes d’une maladie rare qui les privait de vagin, quatre femmes ont reçu une greffe de cet organe cultivé en laboratoire. Quelques années après, leur bilan est on ne peut plus positif, tant au niveau de la qualité de vie que de l’activité sexuelle.

Elles sont quatre femmes à pouvoir témoigner aujourd’hui de la réussite d’une opération aux allures de prouesse médicale. Atteintes du syndrome de Mayer-Rokitansky-Kuster-Hauser, elles sont nées avec un vagin et un utérus sous-développés, voire absents. Durant leur adolescence, entre 2005 et 2008, ces quatre femmes ont reçu une greffe vaginale particulière, ceux-ci ayant été cultivés en laboratoire par des scientifiques de l’Institut du Wake Forest Baptist Medical Center for Regenerative Medicine à partir de cellules provenant des organes génitaux de chacune des patientes.

Une dizaine d’années environ après ces opérations, ces femmes ainsi que les médecins qui ont effectué des suivis sont formels : elles jouissent d’une très bonne qualité de vie et d’une activité sexuelle parfaitement normale.

La prouesse médicale est immense, notamment quand on sait que chaque vagin cultivé en laboratoire a été « cousu à la main pour adopter une forme de vagin ». Il a ensuite été « ménagé un canal dans le corps des patientes afin d’y glisser l’organe en forme de tube », nous apprend Motherboard. Le corps de chacune des patientes a parfaitement intégré et vascularisé l’organe peu de temps après l’opération.

« Lors de l’étude pilote, les chercheurs ont cultivé des cellules épithéliales et musculaires sur des échafaudages cellulaires biodégradables. Après que les organes se sont développés dans un incubateur, ceux-ci ont été implantés par approche périnéale. Les chercheurs ont documenté l’histoire des patientes et réalisé tous les examens physiques nécessaires (vaginoscopie, biopsie, IRM), avant de demander aux patientes de remplir un questionnaire standardisé la fonction sexuelle. […] Après 81 mois de suivi, les réponses aux questionnaires mettent en évidence d’excellents résultats concernant la fonction sexuelle et la qualité de vie des patientes. Le vagin implanté s’est développé comme prévu, et les biopsies annuelles montrent que la paroi vaginale des patientes est parfaitement normale », écrivent les chercheurs dans la revue The Lancet.

Cette réussite totale ouvre la porte à un bel avenir pour l’ensemble de la médecine régénérative. En effet, à ce jour, si les protocoles de développement d’organes réussissent, ce sont les greffes qui se compliquent. Pour Anthony Atala, membre de l’équipe médicale auteure de ce succès, cela prouve que la médecine régénérative a fait un bond en avant.

« Cette étude pilote est la première à démontrer que l’on peut cultiver un vagin en laboratoire et l’implanter facilement chez la femme. Cela technique pourrait donc constituer une nouvelle option chez les patientes qui ont besoin de chirurgie reconstructrice vaginale. De plus, cette étude montre que la régénération peut être appliquée à une grande variété de tissus et d’organes », déclare-t-il dans un communiqué.