Quelles sont les différences entre huile et fleurs de CBD ?

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Ces derniers mois, la question du CBD revient souvent. Il faut dire que les études et expérimentations le concernant se multiplient, tout comme sa commercialisation. Il est d’ailleurs souvent question d’huile mais saviez-vous qu’il est également possible de consommer les fleurs ?

Le CBD, un composant légal

La loi française catégorise le cannabis comme stupéfiant, si bien que son usage est formellement interdit dans l’hexagone. En revanche, la législation actuellement en vigueur concerne seulement les produits contenant plus de 0,2% de THC. Il faut dire que le tétrahydrocannabinol (THC), un des multiples composants du cannabis, est particulièrement psychotrope.

Depuis 2018, nous entendons souvent parler de cannabidiol (CBD), un autre composant dont les effets sont différents. En effet, il est davantage question de propriétés médicinales. En respectant la limite de 0,2 % de THC, le commerce de produits CBD connaît depuis un important essor. En effet, un taux aussi bas de THC fait que le cannabis thérapeutique n’a quasiment aucune propriété psychotrope.

Par ailleurs, il est très souvent question de CBD sous forme d’huile mais on trouve aussi des fleurs de CBD en ligne, ou en magasin. Mais quelles sont leurs différences ?

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Production et usages

La production d’huile s’obtient au moyen d’un processus de décarboxylation (extraction au CO2), permettant de convertir les composants inactifs du cannabis en composants actifs. Il s’agit de réduire les fleurs en miettes avant de les chauffer – ou plutôt griller – au four. Ensuite, il suffit de placer l’huile et les fleurs dans un bocal et remplir ce dernier à moitié d’eau. Le tout doit ensuite être bouilli au bain-marie plusieurs dizaines de minutes avant de procéder au filtrage de l’huile. Par ailleurs, il existe une autre méthode : l’extraction par solvant.

Vous l’aurez compris, produire de l’huile de cannabis implique d’utiliser des fleurs. Or, ces fleurs proviennent naturellement de la plante que le cultivateur fait pousser, et ce parmi un large choix de variétés. En mot sur l’usage. Il est généralement conseillé de déposer 3 ou 4 gouttes d’huile directement sous la langue jusqu’à trois fois par jour. A chaque prise, il incombe de laisser agir l’huile sous la langue pendant 60 sec avant de l’avaler. Quand aux fleurs séchées, il est conseillé de les vaporiser, à l’aide d’un vaporisateur, ou de les prendre en infusion.

Évoquons également le fait qu’aujourd’hui, cultiver du cannabis thérapeutique est un véritable métier. Celui-ci s’apprend et le fait de s’adresser à des professionnels en tant que client permet de s’assurer la consommation d’un produit de qualité, légal et fiable. Dans les faits, les productions dans l’Union Européenne répondent à des normes strictes, sans produits chimiques, ni conservateurs ou autres additifs.

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Le CBD en matière de santé

Il n’y a pas de différences d’effets entre huile et fleurs de CBD, ils se rejoignent, ainsi que leurs propriétés. Alors que d’autres composants du cannabis comme le cannabigérol (CBG) commence à gagner en popularité, le CBD a fait l’objet de plusieurs études encourageantes. Très souvent plébiscité pour ses vertus anti-inflammatoires et relaxantes, d’autres propriétés existent cependant : rétablissement de l’homéostasie de l’organisme, modulation de la transmission sérotoninergique ou encore réduction du comportement anxieux en cas de douleur neuropathique.

D’autres propriétés que l’on prête au CBD restent néanmoins à prouver comme la réduction du blocage des artères, de la tension artérielle ou encore du cholestérol. Citons également la prévention du cancer, de l’épilepsie, de l’autisme, des maladies de Parkinson et d’Alzheimer ou encore de la schizophrénie. Il pourrait même être question d’aider les fumeurs de tabac à stopper leur consommation.

Son apparition dans le domaine de la santé est d’ailleurs bien effectif. Un médicament – le Cannador – vise à traiter les symptômes de la sclérose en plaques, de l’anorexie et de différents cancers. Évoquons également le Sativex ainsi que l’Epidiolex. En France, on teste actuellement le CBD sur des individus subissant des effets secondaires de chimiothérapie et des douleurs neuropathiques. L’objectif n’est autre que de soulager ces personnes. Au Canada, cette pratique est déjà autorisée.

Lutte contre la résistance aux antibiotiques

En 2019, une étude menée par l’Institut de biochimie moléculaire de l’Université du Queensland (Australie) a certainement contribué au succès alors naissant du CBD. Selon les chercheurs, cette substance peut aider à traiter les furoncles et la maladie du charbon. Or, il s’agit de deux infections de la peau provoquées par les bactéries Staphylococcus aureus et Bacillus anthracis. Le fait est que ces bactéries sont depuis quelques temps connues pour résister aux antibiotiques classiques. 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pense que la capacité d’un micro-organisme à résister aux effets des antibiotiques représente l’une des plus grandes menaces pour la santé mondiale et la sécurité alimentaire. Selon les estimations, l’antibiorésistance pourrait causer dix millions de morts à partir de 2050. Le CBD pourrait alors faire partie de ces futures composants clés permettant de lutter contre la résistance aux antibiotiques.