En ce début d’année 2024, le Nutri-Score a fait l’objet d’un durcissement. En effet, les règles pour utiliser cet étiquetage nutritionnel ont évolué, ce qui se traduit notamment par une chute de la note d’un tiers des références concernées. Les industriels font désormais face à deux choix : améliorer la composition de leur produit ou tout simplement abandonner le Nutri-Score.
De nombreux produits dévalorisés
Mis en place par le gouvernement français en 2016 dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé, le Nutri-Score n’a jamais réellement mis tout le monde d’accord. Bien qu’il fasse pourtant office de référence pour nombre de consommateurs, cet étiquetage pourrait aujourd’hui être en danger, comme l’explique le média Novethic dans un article du 14 janvier 2024. Il faut dire que six ans après son apparition, le Nutri-Score fait l’objet d’une réactualisation synonyme de durcissement. Tous les produits sont concernés par une évolution des règles de notation, le but étant de répondre plus efficacement aux recommandations de santé et aux transformations de l’industrie alimentaire.
Cela se traduit par une réévaluation des seuils de nutriments à favoriser ou à éviter, une mesure qui a déjà entraîné une chute de la note d’un tiers des références déjà étiquetées. Concrètement, les céréales du petit-déjeuner et les yaourts à boire ont perdu une à deux lettres sur le Nutri-Score. Au niveau des boissons, celles qui contiennent des édulcorants sont très pénalisées. Pour ce qui est des viandes, les viandes rouges (bœuf) ont perdu du terrain sur les viandes blanches (volailles). Citons tout de même quelques améliorations, concernant notamment les notes des fromages peu salés et des huiles végétales.
Évoquons au passage que pour écouler leurs stocks et réactualiser leurs notes, les industriels et enseignes de grande distribution disposent de deux ans.
Changement du Nutri-score : des avantages et des risques
Certaines enseignes sont favorables à ce changement et profiteront du temps donné pour tenter d’améliorer leurs recettes. Le but ? Rehausser les notes de certains produits à la faveur d’une meilleure qualité nutritionnelle. Pour certains observateurs, ce durcissement du Nutri-Score devrait permettre aux acteurs du marché de déverrouiller certaines options peu envisagées jusqu’ici, car jugées plus coûteuses ou difficiles à mettre en place. De plus, les nouvelles règles devraient mettre fin à certaines méthodes malvenues, comme l’ajout de fibres ou d’édulcorants afin de gonfler les notes de manière artificielle.
Néanmoins, certains industriels pourraient faire le choix de se désengager du système de notation. Certains experts rappellent ainsi la potentielle nécessité de rendre le Nutri-Score obligatoire. Il faut dire que dans un nombre conséquent de cas, les entreprises se montrent volontaires lorsque le système ne les pénalise pas trop. Pourtant, tout désengagement représenterait un risque certain auprès des consommateurs.
Interrogé par France Info en mai 2023, Serge Hercberg avait appelé les consommateurs à faire pression auprès des politiques et des industriels pour faire bouger les choses. Le créateur du Nutri-Score a également expliqué que les industriels étaient soumis au Nutri-score, que ces derniers l’affichent ou non. Il a enfin rappelé l’existence de la célèbre application Yuka, dont les notations s’appuient sur le Nutri-Score à hauteur de 60 %.
