Malgré l’interdiction des insecticides tueurs d’abeilles, les petits insectes pollinisateurs continuent de décliner. De quoi les abeilles meurent-elles donc vraiment ?
En avril dernier, le syndicat des apiculteurs du Cantal (Apicantal), région pourtant préservée, s’inquiète face au déclin des abeilles, relevant un taux de mortalité de 25% après l’hiver. Les pesticides, longtemps associés à la disparition des abeilles, ne seraient plus d’actualité…
Un déclin inquiétant des populations d’abeilles
Apicantal explique le déclin des abeilles françaises par le changement climatique : en 2022, la sécheresse estivale n’a pas permis aux butineuses de faire le plein de pollen, également soumises aux attaques de parasites comme le frelon asiatique. L’année précédente, ce furent les pluies de printemps qui dissuadèrent les abeilles de sortir au grand air, recluses dans leurs ruches en attente de conditions plus favorables.
Aujourd’hui, il semblerait que les insecticides ne soient plus la cause première de mortalité des abeilles, mais bien les parasites comme le varroa destructor, le manque de nourriture et le réchauffement climatique.
Le varroa, un parasite destructeur de colonies
Le varroa est un acarien qui a fait son arrivée en France en 1981. On a longtemps considéré que le varroa se nourrissait de l’hémolymphe de l’abeille, soit son sang. En réalité, le parasite se nourrirait des réserves de l’abeille, aussi appelées corps gras.
Affaiblies par le varroa, les abeilles ne sont alors plus en mesure d’élever la génération d’abeilles future, population susceptible d’être également impactée par une perte de vitalité.
D’autres causes de disparition des abeilles
En France comme dans de nombreuses autres régions du monde, les causes principales de mortalité chez les abeilles sont complexes. Toutefois, de nouvelles études ont pu identifier plusieurs facteurs de déclin, parmi eux :
- Le changement climatique (variations météorologiques perturbant le calendrier de floraison des plantes et la disponibilité des ressources alimentaires des abeilles)
- Les parasites (le frelon asiatique ou le varroa, parasites largement répandus en France, qui affaiblissent les abeilles et leur transmettent des virus mortels)
- Le manque de ressources alimentaires (diminution de la diversité des plantes au sein du paysage agricole français)
- L’utilisation de pesticides (les insecticides et autres produits chimiques aspergés sur les cultures peuvent intoxiquer les abeilles lorsqu’elles butinent, entraînant une mortalité accrue et des problèmes de santé)
- Les maladies (les abeilles sont sensibles à diverses maladies, notamment la Nosema apis, un champignon microscopique responsable de la nosémose)
- Des mauvaises pratiques apicoles pouvant induire un stress chez les abeilles domestiques (utilisation excessive de médicaments, voyages des colonies pour la pollinisation des cultures, etc.).
Ces facteurs interagissent souvent les uns avec les autres, rendant difficile l’identification d’une cause unique de mortalité chez les abeilles françaises.
Restrictions sur l’utilisation de certains pesticides, programmes de surveillance, lutte contre les parasites, diversité des plantes mellifères en zone agricole… Nombreuses sont les initiatives mises en place pour protéger les abeilles et assurer leur survie. Malheureusement, il semblerait qu’aujourd’hui encore, les abeilles continuent de décliner.
