Quelle est cette nouvelle drogue de synthèse qui envahit les nuits parisiennes ?

Crédits : Wikimedia Commons

Les jeunes fêtards parisiens utilisent de plus en plus le GBL (Gamma-butyrolactone), une drogue de synthèse responsable de plusieurs comas en fin d’année dernière, dont un décès. Les boîtes de nuits parisiennes et les autorités ont récemment sonné l’alarme.

« Aujourd’hui, à chaque soirée techno, tu entends partout : t’as pas du G ? t’as pas une pipette pour moi ? (…) Il y a vraiment un boom, surtout chez les jeunes de 18, 19, 20 ans » a déclaré à l’AFP Michel Delpuech, préfet de police de Paris après une réunion organisée avec les professionnels de la santé, la police et les professionnels de la nuit.

Le GBL (Gamma-butyrolactone) est généralement utilisé dans l’industrie comme solvant de peinture ou de vernis à ongles. Il s’agit surtout du précurseur du GHB (gammahydroxybutyrate), autrement connu sous le nom de « drogue du viol » et agissant comme sédatif après fixation sur les récepteurs GABA des neurones de la victime. Or le GBL devient du GHB après absorption par une enzyme, et crée une sensation d’euphorie et de bien-être, ainsi que d’intensification des sentiments.

En soirée, le GBL est dilué dans l’eau à l’aide d’une pipette graduée avant d’être ingéré, produisant les effets cités plus haut. Cependant, l’Agence du Médicament (ANSM) indique que cela peut « provoquer des nausées, des vomissements, des difficultés respiratoires, des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma ». Par ailleurs, la consommation de GBL peut causer des amnésies, et un dosage trop fort peut plonger les consommateurs dans le coma.

Michel Delpuech indique que le rythme auquel les comas se produisent est alarmant, évoquant un nombre compris entre 50 et 100 par an actuellement – contre une dizaine il y a trois ans. Le nombre de comas aurait tout simplement doublé entre 2014 et 2017. Les autorités désirent aujourd’hui se focaliser sur le manque de contrôle, surtout au niveau d’Internet. En effet, le GBL est malheureusement trouvable sur la toile, et ce avec une facilité déconcertante.

Sources : Sciences et Avenir – France Inter