Quel temps fait-il sur les planètes du système TRAPPIST 1 ?

TRAPPIST 1 NASA exoplanètes
Une comparaison de taille des planètes du système TRAPPIST-1, alignées dans l'ordre de la distance croissante de leur étoile hôte. Crédit : NASA

De récentes analyses chimiques menées par d’une équipe américaine d’astronomes de l’Université de Washington fournit des modèles climatiques pour les sept planètes autour de l’étoile TRAPPIST-1. Alors, quel temps fait-il sur ces mondes ?

La NASA annonçait en 2017 la découverte de sept planètes de la taille de la Terre autour d’une étoile naine, à 39 années-lumière. Le système – TRAPPIST-1 – se compose d’une petite naine rouge relativement froide, environ 10 fois plus petite et moins massive que le Soleil (un peu plus grande que Jupiter, finalement). Puis s’ajoutent sept mondes rocheux de la taille de la Terre. Trois d’entre eux – les planètes e, f et g – se trouveraient dans sa zone habitable, mais seule un maintient encore le suspense concernant l’éventuelle présence d’une vie extraterrestre.

Les étoiles comme TRAPPIST sont en effet généralement instables, et si celle-ci semble plutôt calme, il est fort probable que son comportement ait par le passé influencé l’environnement de ses planètes – zone habitable ou non. L’équipe a notamment découvert qu’en raison d’une phase précoce extrêmement chaude et brillante de l’étoile, la plupart de ces planètes pourraient de ce fait avoir évolué comme notre Vénus, avec une atmosphère dense et inhabitable. Si océans il y a eut, il se sont probablement évaporés.

« Nous avons mené cette recherche pour montrer à quoi ces différents types d’atmosphère pourraient ressembler », raconte Andrew Lincowski, principal auteur de l’étude publiée dans Astrophysical Journal.

En combinant la modélisation du climat terrestre avec des modèles de photochimie permettant de relever les « empreintes » moléculaires dans les atmosphères de ces planètes, les chercheurs ont alors été en mesure de pouvoir estimer leur environnement. Il en ressort les éléments suivants :

– TRAPPIST-1 b, la plus proche de l’étoile, serait un monde si chaud que même des nuages ​​d’acide sulfurique, comme sur Vénus, ne pourraient se former.

– Les planètes c et d pourraient ressembler à Vénus, avec une atmosphère dense et sulfurée – donc inhabitable.

– Les planètes extérieures f, g et h pourraient soit ressembler à Vénus, soit être complètement gelées, selon la quantité d’eau présente sur ces mondes au cours de leur évolution.

– Enfin, TRAPPIST-1 e est plus intéressante, car elle peut potentiellement héberger de l’eau liquide sur une surface tempérée. Elle est également susceptible de posséder un noyau rocheux et de générer une magnétosphère. Les prochaines études d’habitabilité devraient donc se focaliser sur cette planète.

TRAPPIST-1e
Impression d’artiste de TRAPPIST-1e. Crédits : NASA/JPL-Caltech

« Nos travaux informent la communauté scientifique de ce que nous pourrions attendre des planètes TRAPPIST-1 avec le prochain télescope spatial James Webb, explique Jacob Lustig-Yaeger, de l’Université de Washington et co-auteur de l’étude. Les processus qui façonnent l’évolution d’une planète terrestre sont essentiels pour savoir si elle peut être habitable ou non, ainsi que pour notre capacité à interpréter les signes de vie possibles ».

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