Dernièrement, l’UNESCO a désigné plusieurs nouvelles « réserves de biosphère » dans plus d’une vingtaine de pays, dont deux en France. Cette décision donne lieu à une nouvelle assez surprenante. Désormais, le territoire d’un pays entier est une de ces réserves. Quel est ce pays ?
26 nouvelles réserves dans 21 pays
Comme le révèle un communiqué de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) du 27 septembre 2025, le monde compte désormais 26 nouvelles « réserves de biosphère » dans 21 pays. Il s’agit par ailleurs d’une nouveauté pour six pays, à savoir l’Angola, Djibouti, la Guinée Équatoriale, l’Islande, Oman et le Tadjikistan. En France, deux nouvelles réserves ont été nommées : le Lac du Bourget et les marais et marées Loire-Vilaine.
« Avec près de trente nouvelles désignations cette année, notre Réseau mondial des réserves de biosphère franchit une étape majeure, protégeant aujourd’hui 5% de la planète. Dans ces biosphères, de nouveaux équilibres s’inventent au quotidien entre protection de la nature et activités durables. », peut-on lire dans le communiqué.
Surtout, l’UNESCO affirme qu’aujourd’hui, un pays dont l’intégralité du territoire est considéré comme étant une réserve de biosphère. Il s’agit de Sao Tomé-et-Principe, un petit pays insulaire africain se situant dans le golfe de Guinée, proche de la Guinée équatoriale et du Gabon.
Pourquoi ce pays est-il une réserve de biosphère ?
Sao Tomé-et-Principe compte un peu plus de 200 000 habitants, vivant sur les deux îles principales : São Tomé (850 km²) et Principe (142 km²). Jouissant d’un climat de type équatorial, l’archipel regroupe pas moins de 148 espèces de plantes indigènes et bon nombre d’espèces endémiques d’amphibiens, d’oiseaux, de mammifères et de reptiles. Un de ces animaux les plus célèbres est certainement l’ibis de Sao Tomé (Bostrychia bocagei), un oiseau assez rare et menacé d’extinction. Sur le plan marin, l’archipel inclut des récifs coralliens et des plages vitaux pour certaines espèces d’oiseaux de mer et de tortues.
Par ailleurs, le statut de réserve de biosphère de l’UNESCO donne de l’importance à la relation entre les habitants et la nature. Les Santoméens sont très connectés avec la mer, en pratiquant notamment la pêche artisanale. Citons également la présence de cultures de café et de cacao biologique, des produits appréciés un peu partout dans le monde. Sao Tomé-et-Principe est également un lieu d’écotourisme émergeant et met en avant ses marchés locaux et son artisanat.
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Une situation fragile ?
Seulement voila, il faut savoir que le pays est assez pauvre et reste largement tributaire de l’aide internationale. Sao Tomé-et-Principe est une ancienne colonie portugaise, dont indépendance est récente (1975) et dont le développement est très lent. Aujourd’hui, la population espère toutefois voir sa situation changer grâce à son potentiel touristique. Citons également la volonté du pays de devenir un hub pétrolier régional, via l’exploration de son bassin sédimentaire dans la zone économique exclusive (ZEE), une évolution qui intéresse plusieurs sociétés, notamment TotalEnergies.
Alors que Sao Tomé-et-Principe vient de devenir le tout premier pays dont le territoire est une réserve de biosphère, il s’agira pour ce dernier de jongler habilement entre écologie et développement. En effet, les risques de pollution et de dégradation de l’environnement sur le long terme ne sont pas négligeables, en raison des risques de surtourisme et la possible exploitation d’hydrocarbures à venir.
