fake news désinformation
Crédits : Arkadiusz Warguła / iStock

Quel est ce « chatbot anti-désinformation » développé par l’Europe ?

Récemment, plusieurs géants européens des médias ont collaboré à la création d’un chatbot. Baptisé ChatEurope, ce dernier a tout simplement pour mission de lutter contre la désinformation en ligne. Comment fonctionne cet intelligence artificielle assez particulière ?

Alimenté par un corpus journalistique sérieux

Pour rappel, certaines des intelligences artificielles génératives les plus célèbres telles que Gemini, DeepSeek ou encore Grok ont fait l’objet d’un entrainement au moyen de grands ensembles de données brutes. Or, si ces chatbots se montrent plutôt efficaces dans l’exécution des tâches que leur demandent les utilisateurs, la propagation de fausses informations n’est malheureusement pas rare.

Dans ce contexte où les fake news ont tendance à se multiplier, l’Union Européenne semble avoir décidé de contre-attaquer. Sous l’impulsion de l’Agence France-Presse, plusieurs médias tels que France Médias Monde, El País (Espagne), Deutsche Welle (Allemagne) et RFI Roumanie ont collaboré à la mise au point d’un nouveau chatbot.

Baptisée ChatEurope, l’IA a été entrainée via un corpus journalistique sérieux, dont la vérification implique pas moins d’une quinzaine de rédactions européennes. Contrairement aux chatbots comme Gemini, ChatEurope ne synthétise pas des occurrences linguistiques probables. En effet, cette IA puise ses réponses dans des milliers d’articles déjà existants, à l’origine desquels nous retrouvons de vrais journalistes. Chaque réponse à une question est donc fidèle aux articles et mentionne clairement ses sources.

chatbot ChatEurope
Crédits : capture d’écran / ChatEurope

Un chatbot déjà disponible

Le chatbot a été conçu par la plateforme Druid AI basée en Roumanie et le modèle de langage, par la désormais célèbre start-up française Mistral. Par ailleurs, la plateforme open source XWiki se charge de l’hébergement. Soulignons également le fait que ces trois entités ont reçu le soutien de la Commissions Européenne

Déjà disponible, ChatEurope se décline en sept langues dont le français. Selon les concepteurs, l’IA permet des conversations naturelles et humaines et cibles un public large, notamment les décideurs politiques, les enseignants, les étudiants mais également, les simples citoyens. Ainsi, tout le monde peut accéder au chatbot afin d’obtenir des réponses fiables sur des thèmes européens et ce, sans fausses informations.

Rappelons tout de même que le monde doit faire face à une désinformation de masse, un phénomène amplifié par l’influence de certaines IA sur les réseaux sociaux. Selon un sondage réalisé par le Parlement européen et publié en février 2025, 42 % des 16-30 ans s’informent principalement via les réseaux sociaux. Or, dans la mesure où certains plateformes comme TikTok et X sont particulièrement opaques, l’utilité d’un chatbot comme ChatEurope prend tout son sens.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.