L’Inde continue de célébrer le succès de sa mission Chandrayaan-3 qui est la première à se poser sans encombre près du pôle sud de la Lune. Elle témoigne de la volonté du pays d’explorer l’espace à faible coût et sera source d’inspiration pour d’autres nations. Au-delà des retombées scientifiques, cette entreprise historique met également en lumière l’une des langues les plus anciennes du monde : le sanskrit.
Une langue vieille de 3 000 ans
Le sanskrit est une langue ancienne connue pour son rôle essentiel dans le développement de nombreuses langues modernes de la région indienne. Il s’agit d’une langue indo-européenne, ce qui signifie qu’elle appartient à la même famille linguistique que des langues telles que le latin, le grec ancien, le persan et les langues européennes modernes.
Le sanskrit, dont l’histoire remonte à plus de 3 000 ans, a été utilisé comme langue littéraire, religieuse, mais aussi scientifique au cours de ces derniers siècles. Sa structure et sa syntaxe la rendent en effet idéale pour transmettre des pensées et des théories scientifiques.
Chandrayaan, Pragyan, Vikas
Il était donc naturel pour les responsables de mission de s’appuyer dessus pour nommer les différents composants de Chandrayaan-3 qui, en sanskrit, signifie « vaisseau lunaire » (Chandra signifiant « lune » ; yaan signifiant « engin » ou « véhicule »).
Le rover qui vient de faire sa première virée sur la Lune, se nomme quant à lui Pragyan, ce qui en sanskrit signifie « sagesse ». Le moteur utilisé pour alimenter l’étage central de la fusée ayant placé en orbite le vaisseau spatial Chandrayaan-3 en juillet dernier se nomme de son côté Vikas, ce qui peut se traduire par « progrès ».
Il est cependant à noter que bien que l’atterrisseur de Chandrayaan-3, Vikram, soit également un nom sanskrit (« valeur »), il rend ici hommage au regretté Vikram Sarabhai, père du programme spatial indien. Ce dernier aura en effet joué un rôle crucial dans l’établissement et le développement de l’Organisation de recherche spatiale indienne (ISRO) en établissant les premières étapes du programme qui donnèrent notamment naissance au premier satellite indien, Aryabhata, lancé en 1975.
Bien sûr, Chandrayaan-3 n’est pas la seule mission indienne riche en composants aux noms sanskrits. Par exemple, la première mission indienne à évoluer en orbite autour de Mars, lancée en 2013, est baptisée Mangalyaan. Ici, le mot « Mangala » se réfère à Mars (« planète rouge »), tandis que « Yaan », comme dit plus haut, signifie « véhicule » ou « engin » en sanskrit.
Le 2 septembre prochain, l’Inde lancera également sa première mission d’étude du Soleil baptisée Aditya-L1 (sanscrit pour « Soleil) depuis le centre spatial Satish Dhawan, sur la côte est. Le « L1 » fait ici référence au point de Lagrange 1 autour duquel sera placée la sonde.