Imaginez un dinosaure « à trois cornes » de la taille d’un bus capable de rivaliser avec le célèbre T-Rex. Triceratops Horridus était probablement l’un des herbivores les plus intimidants de son temps. Que savons-nous précisément de cet animal ?
Sur la base des différences d’anatomie crânienne, les paléontologues ont initialement cru qu’il y avait seize types de Tricératops. Actuellement, ils n’en reconnaissent que deux espèces : Triceratops horridus et T. prorsus. Bien qu’il existe des similitudes entre les deux espèces, elles présentaient également quelques différences. Par exemple, T. horridus avait une corne nasale plus courte, un museau allongé et des cornes supérieures tournées vers l’avant. De son côté, T. prorsus avait un museau plus court, une corne nasale plus longue et des cornes supérieures plus verticales.
En 2014, l’analyse de plus de cinquante crânes déterrés de la formation de Hell Creek, dans le Montana, nous a également révélé que les crânes de T. horridus et T. prorsus se trouvaient sur différentes surfaces rocheuses. Le premier se trouvait principalement dans les couches inférieures; le second dans les couches supérieures. Fait intéressant : les crânes des deux espèces seraient également apparus ensemble dans les couches intermédiaires. Ces découvertes ont finalement conduit les paléontologues à soupçonner que T. horridus s’était développé à partir de T. prorsus en l’espace d’un ou deux millions d’années.
Cela étant dit, intéressons-nous plus précisément à Triceratops horridus, ce grand dinosaure herbivore qui vécut à la fin du Crétacé, il y a environ 68 à 66 millions d’années. Au cours de ces dernières décennies, de nombreux fossiles de cette espèce ont été déterrés dans toute l’Amérique du Nord, permettant aux scientifiques d’étudier en détail son anatomie et son mode de vie.
Un géant de neuf mètres
Cette espèce a été découverte pour la première fois en 1887 dans le Montana, aux États-Unis. Cependant, elle n’a été officiellement classée que deux ans plus tard par le paléontologue OC Marsh. L’animal avait d’abord été confondu avec un bison compte tenu de sa taille et de ses similitudes anatomiques.
Comme son homologue, ce dinosaure intégrait le groupe des cératopsiens (« visages cornus »). Celui-ci comprenait également d’autres espèces célèbres telles que Styracosaurus et Centrosaurus. Triceratops horridus était cependant le plus grand d’entre eux, avec une longueur estimée à environ neuf mètres pour un poids avoisinant les dix tonnes.
À quoi servait leur collerette ?
Comme d’autres cératopsiens, ces animaux arboraient également une énorme collerette osseuse. Des découvertes antérieures suggéraient que ces structures, chacune équipée de 19 à 26 petites pointes appelées époccipitales, étaient utilisées dans le but de réguler la température corporelle de ces dinosaures ou encore comme moyen d’identification entre des espèces distinctes.
Cependant, des théories récentes ont démystifié ces affirmations, suggérant que ces fioritures jouaient probablement un rôle dans le processus de sélection sociosexuelle en aidant l’espèce à maîtriser d’autres mâles. D’ailleurs, nous savons que le plus grand Tricératops connu a été embroché par l’un de ses rivaux. Ces collerettes auraient également pu être utilisées comme bouclier contre les prédateurs. Des preuves ont en effet montré des signes des blessures sur des fossiles compatibles avec des marques de morsures de Tyrannosaures.
La découverte de nombreux fossiles de ces dinosaures a également permis aux paléontologues d’identifier des modèles de comportement cohérents au sein de leurs groupes. Par exemple, ces animaux n’ont jamais été trouvés par groupes de trois ou plus. Ce constat amena les scientifiques à penser que loin de leurs homologues cératopsiens, considérés généralement comme les « vaches du Crétacé », ces Tricératops étaient peut-être plus solitaires qu’on ne le pensait.
Enfin, notez que Triceratops horridus mangeait principalement de plantes basses, telles que des fougères, des conifères et des cycas. Pour ce faire, l’animal était équipé de fortes mâchoires supérieures et inférieures munies de dents très puissantes, ainsi que d’un « bec de perroquet » (nommés rostral) capable d’accéder à une végétation dense et difficile à atteindre.