Que sait-on du mancenillier, l’arbre le plus dangereux du monde ?

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Feuilles et fruit de mancenillier. Crédits : Hans Hillewaert

Au premier regard, tous les arbres peuvent sembler paisibles. Certains le sont, mais d’autres cachent bien leur jeu et leurs fruits, leurs épines, leurs racines ainsi que leurs branches peuvent causer des blessures, des maladies et même la mort. Parmi les arbres les plus dangereux au monde, le mancenillier est certainement en tête de liste. Que sait-on de cette espèce d’arbre tropical ?

Pourquoi le mancenillier est-il aussi toxique ?

Le mancenillier (Hippomane mancinella) est un arbre de cinq à dix mètres de haut qui pousse dans les régions côtières des Caraïbes en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Il est considéré comme l’un des arbres les plus dangereux du monde en raison de sa toxicité. Toutes ses parties, y compris l’écorce, les feuilles, les fleurs et les fruits (qui ressemblent à de petites pommes vertes), contiennent en effet une substance appelée phorbol.

Le phorbol est un composé déjà étudié pour ses propriétés potentiellement médicinales, notamment pour son effet sur le système immunitaire et pour son potentiel anticancéreux. Cependant, il est surtout connu pour ses effets toxiques sur les humains et les animaux. Il peut en effet provoquer des irritations de la peau et des muqueuses, des brûlures, des nausées et des vomissements. Le phorbol est également connu pour être un irritant pour les yeux et les poumons.

La sève de l’arbre est également si irritante qu’il est déconseillé de s’abriter sous un mancenillier en cas de pluie, celle-ci pouvant entraîner la chute de gouttelettes de sève au sol. Même brûler du bois de mancenillier peut provoquer des problèmes respiratoires et des irritations cutanées.

L’arbre mancenillier (dont le nom vient du mot espagnol « manzanilla », qui signifie « petite pomme » en référence au fruit toxique de l’arbre) a été officiellement reconnu comme toxique depuis l’arrivée des Européens dans les Caraïbes au 15e siècle. Les indigènes d’Amérique centrale et des Caraïbes étaient également déjà conscients de la toxicité de cet arbre et l’utilisaient parfois pour empoisonner des flèches dans le but de chasser les animaux sauvages.

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Brûlure occasionnée par un contact direct de la peau avec des feuilles de mancenillier. Crédits : Grook Da Oger

En raison de sa toxicité, le mancenillier est donc souvent signalé par des panneaux d’avertissement dans les zones où il pousse, mais il peut parfois être difficile à identifier, car il ressemble à d’autres arbres de la forêt tropicale. Il est donc important de faire preuve de prudence en cas de randonnée ou de baignade dans les zones côtières où l’on peut trouver cette espèce.

Malgré tout, plusieurs animaux consomment les fruits toxiques du mancenillier, bien qu’ils soient rares. La plupart sont des oiseaux, car ils ont des systèmes digestifs différents de ceux des mammifères et peuvent tolérer des quantités de phorbol plus importantes.