calendrier solaire
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Que révèlent ces gravures vieilles de 12 000 ans ? Les chercheurs ont une théorie fascinante !

Une découverte fascinante sur le site archéologique de Göbekli Tepe, en Turquie, pourrait bien réécrire les manuels d’histoire en matière de civilisation ancienne. Des chercheurs de l’Université d’Édimbourg ont récemment dévoilé une hypothèse révolutionnaire selon laquelle les gravures observées sur les piliers de ce site millénaire pourraient constituer le plus ancien calendrier solaire connu, remontant à plus de 10 000 ans avant notre ère. Cette avancée, publiée dans la revue Time and Mind, offre un éclairage inédit sur la manière dont les sociétés préhistoriques comprenaient le passage du temps.

Göbekli Tepe : un temple ancien aux secrets bien gardés

Göbekli Tepe est déjà célèbre pour ses impressionnantes structures en pierre et ses sculptures détaillées, considérées comme les plus anciennes œuvres d’art monumentales découvertes à ce jour. Ce site, qui remonte à environ 9600 av. J.-C., soit bien avant les premières grandes civilisations connues comme celles de Sumer ou d’Égypte, a longtemps intrigué les archéologues.

Alors que le site était principalement perçu comme un lieu de culte, la récente analyse de ses symboles pourrait bien en faire également un centre d’observation astronomique.

Un calendrier solaire primitif : la clé d’une civilisation naissante ?

Les recherches menées par une équipe de l’Université d’Édimbourg, dirigée par Martin Sweatman, révèlent que les gravures présentes sur les piliers de Göbekli Tepe, un site archéologique fascinant en Turquie, pourraient constituer l’un des premiers calendriers solaires de l’histoire humaine.

Selon l’étude, les symboles en forme de « V », gravés sur les pierres, représenteraient probablement des jours, et certains piliers, avec 365 marques, suggèrent un calendrier d’une année complète. Le solstice d’été, événement astronomique clé, serait notamment souligné par un « V » gravé autour du cou d’une créature, probablement une représentation symbolique de la constellation associée à cette période de l’année.

Ce calendrier primitif ne serait pas seulement une marque de curiosité astronomique, mais pourrait être le fruit d’une nécessité liée à des bouleversements cosmiques.

Les chercheurs avancent en effet l’hypothèse selon laquelle ces marquages chronologiques pourraient avoir été créés en réponse à un impact de comète survenu vers 10 850 av. J.-C. Un tel événement aurait perturbé le climat de la planète, entraînant un refroidissement brutal et la disparition de nombreuses espèces. Cette catastrophe cosmique, selon cette hypothèse, aurait poussé les habitants de Göbekli Tepe à développer un système de mesure du temps précis pour anticiper les changements de saisons et mieux s’adapter aux nouvelles conditions climatiques.

comète Göbekli Tepe

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Un bouleversement climatique et l’émergence des premières civilisations

L’impact de la comète, bien qu’encore un sujet de débat parmi les scientifiques, est souvent associé à un refroidissement climatique significatif, parfois désigné sous le terme de « mini-ère glaciaire ». Cette théorie est étayée par des indices indirects provenant des archives sédimentaires et des modèles climatiques, suggérant des perturbations climatiques globales autour de cette période. Si cette hypothèse se confirme, elle pourrait expliquer pourquoi les premières sociétés humaines ont ressenti le besoin de développer des stratégies agricoles plus avancées, favorisant l’établissement de civilisations complexes.

Les chercheurs imaginent ainsi que, après cet impact, les habitants de Göbekli Tepe ont pu commencer à observer et à marquer les cycles naturels du ciel et des saisons pour mieux gérer leurs ressources et planifier leurs récoltes. Ces observations astronomiques auraient alors été cruciales pour la survie et la gestion du temps, marquant ainsi le début d’un savoir qui allait plus tard conduire à l’écriture, à l’agriculture structurée, et, éventuellement, à l’essor des premières civilisations humaines.

Une avancée qui redéfinit l’histoire de l’humanité

Ce calendrier solaire primitif viendrait bouleverser nos connaissances sur les sociétés préhistoriques. Ces gravures découvertes montrent que les premières tentatives de structuration du temps pourraient en effet être antérieures de plusieurs millénaires aux premières grandes découvertes astronomiques comme celles d’Hipparque, le célèbre astronome grec. Le site de Göbekli Tepe semble donc non seulement être un lieu de culte, mais aussi un observatoire céleste, marquant ainsi un tournant dans l’histoire des sciences et de la civilisation humaine.

La découverte de ce calendrier pourrait également permettre de mieux comprendre comment les premières sociétés humaines ont abordé la question du temps et des saisons, influençant probablement les premiers développements religieux et agricoles. Cette nouvelle lecture du passé remet ainsi en question les fondements mêmes de l’émergence de l’humanité, suggérant que la connaissance du ciel et des cycles naturels aurait été bien plus tôt ancrée dans les sociétés humaines qu’on ne le pensait auparavant.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.