Pour Thomas Pesquet, les plaisirs gastronomiques s’adaptent à la vie en orbite

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L'astronaute français Thomas Pesquet quelques jours avant son second vol en direction de la station spatiale internationale. Crédits : SpaceX

Ce vendredi, l’astronaute français Thomas Pesquet et son équipe de la mission Crew-2 s’envolent vers l’ISS pour six mois. À certaines occasions, ils pourront déguster des petits plats de qualité gastronomique. Au menu : homard, bœuf bourguignon, morue au riz noir, galettes de pommes de terre et champignons sauvages, ou encore tartes aux amandes et poires caramélisées.

De la purée de bœuf aux recettes élaborées

La cuisine de l’espace a beaucoup évolué depuis l’envol de Yuri Gagarine qui, en 1961, s’était nourri de bœuf en purée et de sauce au chocolat dans des tubes ressemblant à du dentifrice. Quelques mois plus tard, John Glenn, le premier Américain envoyé en orbite, s’était contenté d’une compote de pommes. Puis, peu à peu, les différentes agences spatiales opérantes ont compris que le bien-être de leurs astronautes passait aussi par de bons repas quotidiens.

Côté Français, les choses ont commencé à évoluer dès 1993 suite au retour de l’astronaute Jean-Pierre Haigneré de la station spatiale russe Mir. Tout s’était très bien passé sur place, avait-il déclaré, sauf la nourriture. Richard Filippi, chef cuisinier dans le sud-ouest de la France, qui venait d’entendre les plaintes de M. Haigneré à la radio, avait alors contacté le Centre national d’études spatiales – l’équivalent français de la NASA – pour lui offrir son aide.

M. Filippi et ses élèves ont ensuite cuisiné des confits de daube de bœufs, de caille, de thon et de citron et d’autres aliments qui ont accompagné les astronautes français lors de missions ultérieures à Mir dans les années 1990. Lorsque l’agence spatiale a cherché à relancer le programme en 2004 pour la Station spatiale internationale, M. Filippi avait malheureusement pris sa retraite. Pour le remplacer, il a donc recommandé le Chef de renommée mondiale Alain Ducasse.

Depuis, ce dernier collabore avec l’agence spatiale française pour créer des plats à la disposition des astronautes à bord de la station. L’équipe de Mr Ducasse a maintenant mis au point plus d’une quarantaine de recettes, avec des options sans gluten et végétariennes (clafoutis aux carottes et paprika fumé, ou encore quinoa cuit avec bouillon de safran et légumes).

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De gauche à droite, M. Pesquet avec les astronautes de la NASA Megan McArthur et Shane Kimbrough et l’astronaute de l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale Akihiko Hoshide au Centre spatial Kennedy en Floride. Crédits : John Raoux

Des petits plats spéciaux pour des occasions spéciales

Pour cette mission Crew-2, Thomas Pesquet et ses amis de l’ISS pourront donc déguster des petits plats préparés par Mr Ducasse. Ce dernier s’est également associé à un autre Chef étoilé, Thierry Marx, et à Raphaël Haumont, professeur de chimie physique à l’Université Paris-Saclay. L’appui de ce dernier permet de transformer les différentes recettes proposées afin que les plats puissent être envoyés dans l’espace pour être dégustés selon un cahier des charges très technique.

Notez que le Centre français d’innovation culinaire de cette université avait déjà préparé des repas pour le premier voyage de Thomas Pesquet vers la station spatiale en 2016. À titre d’information, l’astronaute et le Chef Marx s’étaient rencontrés par hasard lors d’une conférence de judo quelques années plus tôt (ils sont tous les deux ceintures noires).

Thomas Pesquet, ancien pilote d’Air France, a également demandé à Servair, société de restauration de plusieurs compagnies aériennes, de lui concevoir des plats. Ces derniers ont été préparés par le Chef François Adamski. Seront proposés du homard, du bœuf bourguignon, de la morue au riz noir, des galettes de pommes de terre et champignons ou encore tartes aux amandes et poires caramélisées (son dessert préféré).

Ces recettes ne seront pas dégustées tous les jours, mais à certaines occasions seulement, comme les anniversaires. Il y a suffisamment de parts pour que tout l’équipage puisse en profiter.