Que devient le plus grand glacier français après des décennies de fonte ?

Crédits : The 100 Year Time-Lapse Project

Des chercheurs britanniques ont utilisé des images aériennes centenaires du glacier de la Mer de Glace afin de cartographier la fonte dont celui-ci fait l’objet depuis plusieurs décennies.

En 1909, Eduard Spelterini emmène un ballon à gaz sur 160 km entre Chamonix et la Suisse. Cette traversée d’ouest en est fut une première, et les images capturées à l’époque par ce pionnier suisse de l’aérostat de la photo aérienne, se révèlent aujourd’hui d’une importance non négligeable.

L’intéressé avait immortalisé ses images sur plaques de verre alors que ses prises de vues offrent aujourd’hui – au-delà de l’esthétisme – un intérêt scientifique certain, dans la mesure où il s’agit d’un témoignage très détaillé de l’état du glacier de la Mer de Glace au début du XXe siècle. Le fait est qu’aujourd’hui, avec la hausse des températures en vigueur depuis plusieurs décennies, ces documents permettent de comprendre à quel point le plus grand glacier français est impacté.

Kieran Baxter, chercheur au Duncan of Jordanstone College of Art and Design de l’Université de Dundee (Écosse), est retourné sur les lieux en octobre 2017 en compagnie d’autres chercheurs et photographes. Le but ? Refaire le parcours du ballon d’Eduard Spelterini et ainsi recréer la séquence d’images. Un hélicoptère a même été affrété car à l’époque, le ballon était rapidement monté à environ 2000 mètres d’altitudes, une hauteur aujourd’hui difficilement atteignable par les drones.

Ainsi, les coordonnées GPS numériques provenant des photographies d’Eduard Spelterini ont été utilisées et le résultat est impressionnant (voir la vidéo). Il a été dévoilé sur la page du projet baptisé The 100 Year Time-Lapse. L’équipe de chercheurs écossais est parvenue à prendre des clichés similaires au pionnier suisse et a pu réaliser une reconstruction 3D de surface.

Le fait est que le niveau du glacier de la Mer de Glace est soumis à une diminution effrayante. Véritable témoignage de l’impact des sociétés humaines sur la nature, ces travaux constituent également un héritage à léguer aux prochaines générations, qui sauront à quel point certains paysages étaient précieux.

Sources : The Conversation – Mashable