Mais que deviennent les déjections provenant des toilettes des avions ?

toilettes avion
Crédits : VVF / iStock

Lorsque nous prenons l’avion, les principales questions que nous nous posons concernent souvent la sécurité, le confort ou encore la nourriture. Toutefois, certaines personnes se demandent depuis toujours comment finissent les déchets des toilettes.

Liquide bleu et aspiration sous vide

Sur la plateforme Quora il y a deux ans, un utilisateur posait la question suivante : « Est-il vrai que lorsque vous utilisez les toilettes dans un avion, les déchets sont simplement évacués à l’extérieur de l’appareil et tombent dans le ciel ? ». Dans sa réponse, l’auteur Laurent Richard rappelait tout d’abord que sur un vol long-courrier 747, chaque passager visite les toilettes 2,4 fois en moyenne. Au total, il est question de 870 litres de déchets par personne.

Il estimait que pour traiter cette quantité énorme de déchets, seul un miracle d’ingénierie pouvait se montrer à la hauteur. Dans les avions, depuis 1982, les toilettes ne fonctionnent pas avec un siphon classique et de l’eau, mais avec un bol antiadhésif ayant recours à une matière bleue : le Skykem. Cette substance remplace ainsi l’eau et une aspiration sous vide très puissante, et permet de ne laisser aucune trace ou presque dans la cuvette.

Lorsque nous tirons la chasse d’eau, une trappe s’ouvre et le liquide bleu pénètre dans la cuvette, désinfectant cette dernière. Le bruit qui se produit alors peut surprendre les personnes non habituées, mais il ne s’agit pas de celui d’une trappe s’ouvrant sur l’extérieur. En effet, ce bruit n’est autre que celui de l’aspiration sous vide. Le fonctionnement de ce type de toilettes est décrit avec précision dans un article publié sur la plateforme spécialisée L’Avionneur (voir schéma ci-après).

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Crédits : L’Avionneur

Existe-t-il des risques de chute du contenu des toilettes ?

Les déchets des toilettes de l’appareil sont stockés dans un réservoir et celui-ci, accessible depuis l’extérieur seulement, est vidé une fois que l’avion se trouve au sol. Autrement dit, les pilotes n’y ont absolument pas accès et ne peuvent pas le vider en plein vol. En bout de chaîne, la vidange du réservoir précède son nettoyage à l’aide d’un produit désinfectant.

Le risque de chute de tels déchets depuis les avions est extrêmement faible aujourd’hui. En revanche, le problème était assez fréquent dans les années 1960/1970. Il faut dire qu’à l’époque, les canalisations des toilettes n’étaient pas assez sécurisées, si bien que des fuites survenaient de temps à autre. Ainsi, l’urine et les excréments mélangés au Skykem se retrouvaient à l’extérieur près du train d’atterrissage arrière. Évidemment gelé, l’ensemble prenait l’apparence d’une « glace bleue ».

En descendant, l’avion permettait à la glace de commencer à fondre, et donc au bloc de tomber. Plusieurs cas de chute ont été recensés, mais le plus connu reste celui de 1971, lorsqu’un bloc de glace bleue a littéralement troué la toiture d’une maison située à Londres. Quant au largage volontaire de déchets de toilettes, cela a bel et bien existé par le passé. Dans les années 1930 au début de l’aviation civile, les appareils étaient effectivement équipés de toilettes ouvertes sur l’extérieur.