La NASA s’apprête à réceptionner la capsule d’échantillons de l’astéroïde Bennu livrée par la sonde OSIRIS-REx. Leur analyse pourrait nous en apprendre davantage sur la formation de notre Système solaire et potentiellement sur les origines de la vie telle que nous la connaissons. Avec quelle quantité de matière l’agence espère-t-elle travailler ?
Un retour très attendu
Lancée en 2016, la mission OSIRIS-REx visait à recueillir des échantillons de l’astéroïde Bennu (500 mètres de large) dans le but de les rapporter sur Terre. L’opération s’est déroulée le 20 octobre 2020 grâce à l’utilisation d’un bras robotique soufflant de l’azote à haute pression. Cette approche aura permis de soulever un peu de matière dans le but de la réceptionner dans un collecteur situé à l’extrémité du bras.
Les échantillons recueillis seront réceptionnés le 24 septembre prochain dans l’Utah, aux États-Unis, grâce au déploiement de plusieurs parachutes. Initialement, OSIRIS-REx avait pour objectif de récupérer au moins 60 grammes de matière. Finalement, le bras d’échantillonnage en avait capturé plus que prévu, au point que certaines roches ont obstrué le matériel, empêchant ainsi une bonne étanchéité du collecteur.
Afin de minimiser les pertes, l’équipe de la mission avait alors décidé de ranger le plus rapidement possible le matériel dans la capsule de retour de la sonde. Cette manœuvre précipitée avait cependant empêché les membres de l’équipe d’effectuer une autre opération permettant d’estimer la masse de l’échantillon collecté.

Objectif atteint
Finalement, les chercheurs sont parvenus à une estimation par d’autres moyens, bien qu’elle soit imprécise : environ 250 grammes, à plus ou moins 101 grammes près. Une pesée plus précise sera naturellement faite à l’arrivée de la capsule. Cependant, même l’estimation la plus basse serait quand même bien supérieure au minimum requis initialement. Ainsi, à condition bien sûr que la capsule atterrisse comme prévu, cette mission sera considérée comme un véritable succès.
À titre de comparaison, le vaisseau spatial japonais Hayabusa 2 avait rapporté seulement cinq grammes de matière de l’astéroïde Ryugu en décembre 2020 et les chercheurs ont déjà obtenu de nombreux résultats à partir de ce petit échantillon. Nous savons notamment que cet astéroïde proche de la Terre s’est en réalité formé très loin du soleil, dans les profondeurs froides du système solaire externe. Nous savons aussi que l’objet contient les briques de bases nécessaires à la vie.
Que ces échantillons pourraient-ils nous apprendre ?
En ce qui concerne la suite, le matériel retourné par la sonde OSIRIS-REx sera stocké au Johnson Space Center (JSC) de la NASA à Houston. Sur place, l’équipe supervisera la distribution des échantillons à plusieurs laboratoires du monde entier.
Un axe de recherche majeur se concentrera sur les composés organiques, c’est-à-dire les éléments constitutifs de la vie telle que nous la connaissons contenant du carbone. Il est en effet avancé depuis plusieurs années que les astéroïdes comme Bennu ont peut-être favorisé le développement de la vie il y a près de quatre milliards d’années en délivrant ces matières organiques.
De son côté, la sonde ne sera pas mise en rebut. Elle mettra le cap sur un autre astéroïde jugé « potentiellement dangereux » par la NASA : Apophis. Le vaisseau arrivera sur place en 2029.