L’année dernière, peu de temps après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les responsables spatiaux russes avaient déclaré leur intention de quitter la Station Spatiale internationale après 2024 pour se concentrer sur la construction de leur propre avant-poste orbital. Finalement, il semblerait que le départ de la Russie du programme de l’ISS ne soit pas si imminent.
La Station Spatiale internationale (ISS) est le fruit d’une collaboration entre cinq agences spatiales : la NASA, l’Agence spatiale fédérale russe, l’Agence spatiale européenne (ESA), l’Agence japonaise (JAXA) et l’Agence spatiale canadienne (ASC). La Russie, en particulier, a joué un rôle particulièrement important dans la création de l’ISS en fournissant l’un des modules habitables. L’agence russe propose également des véhicules de ravitaillement et des modules de recherche.
Depuis plus de vingt ans, les cosmonautes russes travaillent donc en étroite collaboration avec les astronautes de la NASA et d’autres agences pour mener des expériences scientifiques et entretenir la station. Cependant, la guerre en Ukraine a fragilisé cette entente, au point d’amener les Russes à vouloir quitter le complexe orbital prématurément.
Un départ pas avant 2028
Il y a quelques mois, l’ancien patron de l’agence Roscosmos, Dimitri Rogozine, avait évoqué l’année 2024 ou 2025, alors que la NASA prévoit de poursuivre les opérations au moins jusqu’en 2031. Finalement, ce départ vient d’être repoussé à 2028, soit trente ans après le début de la construction du laboratoire. Les agences européenne, japonaise et canadienne se sont quant à elles engagées jusqu’en 2030.
« La Station spatiale internationale est un partenariat incroyable avec un objectif commun de faire progresser la science et l’exploration« , a déclaré Robyn Gatens, directrice de la Division de la Station spatiale internationale au siège de la NASA. « Prolonger notre temps à bord de cette incroyable plate-forme nous permet de récolter les bénéfices de plus de deux décennies d’expériences et de démonstrations technologiques, ainsi que de continuer à concrétiser des découvertes encore plus importantes à venir.«
Pour la suite, nous savons que la Russie aimerait construire sa propre station spatiale et potentiellement collaborer avec la Chine. D’ailleurs, la station chinoise, récemment assemblée, pourrait déjà bientôt être agrandie. La NASA se prépare quant à elle déjà à passer le relais à des entreprises privées. L’agence finance en effet le développement de plusieurs concepts dans l’espoir qu’au moins l’un d’entre eux sera opérationnel avant que l’ISS ne brûle dans l’atmosphère. L’un d’eux est proposé par Sierra Space en collaboration avec Blue Origin. Les deux sociétés ont en effet annoncé vouloir développer une structure de 830 m3 capable d’accueillir jusqu’à dix personnes.