Il y a presque une vingtaine d’années, l’armée des États-Unis s’était intéressée au monde du jeu vidéo afin de donner un nouvel élan à son recrutement. Aujourd’hui l’opération se répète, notamment via certaines plateformes telles que Twitch.
Le potentiel des jeux vidéos
Le jeu vidéo est-il réellement un moyen de recruter de nouveaux soldats dans l’armée ? Aux États-Unis, cela semble être le cas. En 2002 déjà, les forces armées avaient créé un jeu baptisé America’s Army. L’objectif ? Améliorer l’image de l’US Army et inciter les personnes à s’enrôler. Or, ceci a eu pour effet de booster l’engagement à raison de 40 %. Comme l’explique Wired dans un article publié le 18 août 2020, une situation similaire se reproduit. À la fois aux États-Unis et au Royaume-Uni, les armées désirent profiter des progrès en matière de jeu vidéo pour intéresser et attirer les jeunes.
Il faut dire que dans certains jeux vidéos, les joueurs peuvent entre autres vivre des missions de soldats envoyés au front. Le fait de jouer permet également de travailler leur sens de l’observation et leur capacité à résoudre certains problèmes assez rapidement et de manière intelligente. Les armées étasuniennes et britanniques y voient là un potentiel non négligeable et celles-ci sont même allées jusqu’à créer des équipes d’e-sport.
Les gamers, de bons soldats ?
Les armées pensent que les gamers sont de potentiels soldats ayant une intelligence et des capacités d’analyse exceptionnelles. Aujourd’hui, les systèmes sont souvent contrôlés à distance, ce qui nécessite le traitement d’une quantité importante d’informations. Les gamers seraient alors quasiment prédisposés à se montrer performants dans le pilotage de drones et autres appareils téléguidés.
Par ailleurs, les équipes d’e-sport s’appliquent à maintenir une communication fluide et efficace. L’objectif ? S’organiser afin de déployer des tactiques contre un ennemi. Or, il s’agit de capacités recherchées sur le terrain. Toutefois, il incombe de rappeler que les jeux vidéos ont leurs limites. En effet, ces jeux restent virtuels et n’ont pas grand-chose en commun avec une réelle expérience guerrière.
Enfin, il n’est pas certain le jeu vidéo puisse continuer à soutenir le recrutement des armées. Outre-Atlantique notamment, certaines voix s’opposent à ce type de pratique. C’est notamment le cas de la Représentante des États-Unis Alexandria Ocasio-Cortez. Cette dernière a récemment tenté de faire passer un amendement interdisant le recrutement de personnes via la plateforme de streaming de jeux vidéo Twitch. En revanche, sa proposition a fait l’objet d’un rejet par le Congrès. Le recrutement via le monde du jeu vidéo ne se terminera pas demain, mais certains semblent en avoir fait un combat.