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Quand la science tente de comprendre la stupidité

Crédits : Ryan Mc Guire/Pixabay

Des psychologues hongrois se sont affairés à mieux comprendre l’idiotie. Plus précisément, il s’agit de savoir ce qui rend certains actes stupides.

Tout le monde a déjà commis des actes stupides, des individus lambdas aux criminels, en passant par les stars ou encore les politiciens. Qu’est-ce qui fait qu’un acte est stupide ? Voici une question à laquelle la réponse n’est pas évidente.

Les psychologues ayant mené cette étude sont issus de l’Université Loránd Eötvös de Budapest (Hongrie), en collaboration avec Zoltan Kekecs de l’Université Baylor du Texas. Ils ont essayé d’apporter une réponse complète, car il ne semble pas si évident que l’on puisse reconnaitre la bêtise au moment où nous sommes témoins d’un acte stupide. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Intelligence (N° 53 de novembre — décembre).

« Étudier l’attribution du caractère stupide devrait avoir un intérêt psychologique pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est un comportement fréquent de tous les jours et notre connaissance de ses racines et de ses conséquences sociales, affectives et cognitives est rare.

Deuxièmement, notre comportement est souvent guidé dans le but d’éviter les actions que nous pourrions appeler “stupide”…

Troisièmement, si une action considérée comme stupide est un signe de conflit interpersonnel, alors comprendre ce que les gens entendent par ce label peut nous rapprocher de la découverte des racines et, par conséquent, d’une éventuelle dissolution du conflit », expliquent les chercheurs.

Pour arriver à leurs résultats, les psychologues ont analysé des exemples de bêtise dans la vie réelle. Ils ont pu rassembler, avec le soutien de 26 étudiants, pas moins de 180 histoires décrivant des actions idiotes collectées sur Internet. Un groupe de 7 évaluateurs ont ensuite examiné ces récits afin d’apporter la certitude aux psychologues que les actes décrits sont bel et bien stupides.

Lors d’une seconde phase, il a été demandé à 154 étudiants de noter ces histoires de 1 à 10 selon leur degré de stupidité. Chaque participant a reçu un questionnaire contenant une quinzaine d’histoires. Par le biais d’une trentaine de facteurs psychologiques, les chercheurs ont évalué la responsabilité des acteurs et environnement dans lequel ils ont agi de manière idiote.

Les évaluations ont permis de déterminer ce qui est stupide et ce qui ne l’est pas. Après analyse des évaluations, les psychologues ont pu élaborer trois catégories différentes rendant une action idiote :

« La première situation, que les gens considèrent comme une action stupide, est quand l’acteur prend des risques élevés tout en manquant des compétences nécessaires pour effectuer l’action risquée. L’histoire typique qui représente cela est celle de cambrioleurs qui voulaient voler des téléphones portables, mais qui, à la place, ont subtilisé des appareils de navigation GPS. Ils ne les ont pas éteins et la police fut en mesure de les suivre facilement. Nous avons nommé cette catégorie “ignorance confiante”.

Le deuxième groupe se composait de cas de “distraction – manque de pratique”… comme lorsque quelqu’un gonfle les pneus de sa voiture au-delà de ce qui est permis. Soit la personne a oublié de prêter attention à l’action ou il/elle ne sait pas quelque chose d’essentiel à propos de cette action.

La troisième catégorie est le “manque de contrôle”. Les cas ici sont le résultat d’un comportement obsessionnel, compulsif ou de dépendance. Par exemple, l’une des histoires dans cette catégorie décrit une personne qui a annulé un rendez-vous avec un bon ami pour continuer à jouer à des jeux vidéos chez lui. »

Crédits : Conmongt/Pixabay

Les psychologues ont pu comprendre également qu’un acte idiot est plus sévèrement considéré à partir du moment où l’acteur est coupable d’irresponsabilités, surtout dans le cas où celles-ci ont de graves conséquences.

Cependant, l’étude semble limitée par un fait simple : 79 % des étudiants évaluateurs sont des jeunes hongroises. Ainsi, ce qui a été considéré comme stupide pourrait être interprété différemment suivant le sexe, l’âge et les origines d’autres éventuels évaluateurs.

Sources : GuruMedBranchez Vous