L’Australie, considérée actuellement comme le plus petit continent et la plus grande île de la Terre, a une histoire géologique fascinante. D’ailleurs, le pays n’a pas toujours été aussi isolé. Alors, quand l’Australie est-elle devenue son propre continent ?
De la Pangée à la fragmentation du Gondwana
Le supercontinent de la Pangée s’est formé il y a environ 335 millions d’années au cours de l’ère paléozoïque. Il représente le résultat de la fusion de la plupart des terres émergées de l’époque.
Le supercontinent Gondwana s’est ensuite formé à partir de la fragmentation de la Pangée il y a environ 300 à 200 millions d’années, pendant l’ère précambrienne. Le Gondwana était composé de plusieurs masses continentales, dont l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Antarctique, l’Inde, Madagascar, l’Australie et d’autres régions.
Ensuite, il y a environ 180 millions d’années, le Gondwana a commencé à se diviser en plusieurs morceaux en raison des mouvements tectoniques de la croûte terrestre. La moitié orientale, comprenant l’Australie, l’Antarctique, l’Inde et Madagascar, a débuté sa séparation de la moitié occidentale, composée de l’Afrique, de l’Amérique du Sud, et d’autres régions.
Ce processus de séparation fut influencé par la subduction de la croûte océanique sous certaines parties du supercontinent, provoquant des mouvements tectoniques significatifs.
Puis, la partie orientale s’est divisée elle aussi. Il y a environ 35 millions d’années, l’Australie s’est finalement détachée de l’Antarctique en raison d’une activité tectonique intense. Cette séparation donna également naissance à l’océan Austral qui entoure aujourd’hui l’Antarctique.
L’Australie en perpétuel mouvement géologique
Notez qu’il y a environ 100 millions d’années, la Nouvelle-Zélande faisait partie intégrante du bloc continental comprenant l’Australie, l’Antarctique, l’Inde et Madagascar au sein du supercontinent Gondwana. À cette époque, le continent Zealandia, récemment identifié, était submergé sous l’eau, mais elle faisait partie du même ensemble de plaques tectoniques.
Il y a environ 100 millions d’années, des activités volcaniques significatives ont finalement entraîné l’émergence de Zealandia au-dessus du niveau de la mer, séparant ainsi la Nouvelle-Zélande de l’est de l’Australie.
Cela étant dit, aujourd’hui encore, l’Australie continue d’évoluer géologiquement. Le continent se déplace vers le nord à une vitesse extraordinaire d’environ 7 centimètres par an, ce qui fait de sa plaque tectonique la plus rapide de la Terre. Cette locomotion constante est le résultat des forces internes à la Terre, notamment la convection du manteau terrestre qui engendre le déplacement des plaques à la surface.
Les estimations géologiques indiquent que dans les 20 à 30 millions d’années à venir, l’Australie pourrait se diriger vers une collision avec l’Asie. Les conséquences d’un tel événement seraient profondes et durables. En remodelant les paysages géographiques et les formations continentales avoisinantes, une telle collision pourrait en effet engendrer la création de nouvelles chaînes de montagnes, des ajustements significatifs de la topographie régionale et des modifications dans la dynamique des plaques tectoniques locales.
Un aspect particulièrement intrigant de cette projection est que l’Australie pourrait voir son identité géographique remise en question. La collision éventuelle avec l’Asie pourrait en effet marquer la fin de son statut distinct en tant que continent, avec des conséquences sur la configuration des masses continentales et des océans dans la région.