Au zoo de Saint-Louis, dans le Missouri, un python royal de 62 ans a pondu plusieurs œufs il y a quelques jours. Les gardiens ont eu du mal à y croire. Et pour cause : la femelle n’a pas eu de contact avec un python mâle depuis au moins quinze ans.
Un python hors du commun
Le zoo de Saint-Louis, aux États-Unis, abrite un python pas comme les autres, et ce pour trois raisons. D’une part, parce que 361003 (numéro d’identification du reptile) est une femelle de 62 ans, ce qui fait d’elle le plus vieux serpent jamais enregistré, souligne le New York Times. Pour information, les serpents ne vivent généralement que trente ou quarante ans. Avant elle, le plus vieux serpent jamais documenté dans un zoo était un python royal de 47 ans, évoluant du zoo de Philadelphie.
Second point : alors que les chances de donner naissance à ce stade de la vie sont extrêmement faibles, 361003 a tout de même réussi à pondre sept oeufs il y a quelques jours. Néanmoins, le plus surprenant est que cette femelle n’a fréquenté aucun mâle depuis plus de quinze ans. Certes, le zoo en possède un, âgé d’environ 31 ans, et les deux spécimens sont effectivement gardés côte à côte dans l’herpétarium du zoo. Toutefois, ils n’entrent jamais en contact.
La nouvelle a été partagée sur Facebook et Instagram le 8 septembre dernier par les gardiens du zoo.
Reproduction asexuée ou fécondation retardée ?
Comment est-ce possible ? Interrogé par le journal local St. Louis Post-Dispatch, l’herpétologue en chef du zoo Mark Wanner avance l’hypothèse d’une reproduction asexuée. Ce processus autorise en effet la fécondation sans l’intervention d’un congénère du sexe opposé. Dans ce cas, tous les individus formés présentent alors un patrimoine génétique identique à celui de la mère. Si le spécialiste concède que cette gestation est inhabituelle, il assure cependant qu’elle n’est pas rare chez le python royal (Python regius), le plus petit des pythons africains.
Notez que Mark Wanner avait également pensé à une seconde hypothèse : celle de la fécondation retardée. Dans ce cas, la femelle aurait pu conserver du sperme datant de sa dernière rencontre avec un mâle. Il aurait s’agit d’un sperme vieux de quinze ans donc. Néanmoins, cette idée reste très improbable d’après lui. Si certains pythons peuvent en effet stocker du sperme, celui-ci se dégrade généralement au bout de quelques années seulement. À ce jour, le record est estimé à sept ans.
Pour confirmer ces soupçons, deux œufs vont subir des prélèvements génétiques, tandis que trois autres seront installés dans un incubateur. Leur éclosion est prévue pour le mois d’octobre. Les deux oeufs n’ont en revanche malheureusement pas survécu.
Soulignons également que la femelle avait également pondu de la même manière en 2009, selon M. Wanner. En revanche, aucun des œufs n’avait éclos et aucun test génétique n’avait été effectué pour confirmer le processus asexué. Avant cela, elle avait également pondu une couvée en 1990. Sachant que les serpents n’étaient à l’époque pas séparés les uns des autres lorsque les gardiens nettoyaient leurs cages, il est possible que la femelle ait fréquenté un mâle à ce moment précis.