punaise de lit
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Punaises de lit : un fléau, des solutions

La multiplication des punaises de lit en France menace l’activité de nombreux secteurs déjà durement éprouvés par la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et l’inflation. Pour se protéger, tant collectivement qu’individuellement, quelques gestes simples s’imposent : laver ses vêtements à haute température, inspecter ses meubles et faire venir, dans la plupart des cas, un professionnel… Pour limiter les coûts, certains acteurs de l’assurance, encore trop rares, proposent des offres à destination des familles possiblement confrontées à cette situation.

Elle sévit la nuit, se glisse dans les recoins sombres des logements, se nourrit de sang humain et hante les cauchemars de celles et ceux qui ont le malheur de la rencontrer. Cette créature tout droit sortie d’un film d’horreur, c’est la punaise de lit. Un insecte à peine plus grand qu’un pépin de pomme, dont la recrudescence fait, depuis plusieurs semaines, la Une de l’actualité française. Éradiqués de l’Hexagone depuis les années 1950, ces parasites opèrent un effet un retour en force à la faveur de l’essor du tourisme et des voyages à l’étranger. De plus en plus résistantes aux insecticides, les punaises de lit se multiplient donc dans les logements et les meublés touristiques, mais aussi dans les hôtels, les salles de cinéma, les transports et tous les lieux brassant du public.

Un nouveau coup dur

Autant de lieux qui pourraient, du fait de la présence — supposée ou avérée — de punaises, subir une désaffection du public et donc une baisse de leur chiffre d’affaires. Or ces endroits sont, en général, les mêmes qui ont subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire : obligés de fermer leurs portes puis de réduire drastiquement leur capacité d’accueil, les bars, cafés et restaurants avaient, on s’en souvient, enregistré de conséquentes pertes de revenus lors de la pandémie de Covid-19 — et même après le pic de celle-ci, l’interprofession des cafetiers estimant à 30 % la perte de chiffre d’affaires à la fin de l’année dernière. À peine remis sur pieds, les restaurateurs et autres débits de boisson avaient dû encaisser le choc de la guerre en Ukraine, puis celui de l’inflation pesant sur le pouvoir d’achat des consommateurs.

Les salles de cinéma ne sont pas mieux loties. Désertées pendant la crise sanitaire, celles-ci font face à la féroce concurrence des plateformes de streaming et aux changements d’habitudes des spectateurs, plus enclins à rester chez eux. Les tarifs des billets, qui dépassent allègrement les 10 euros, jouent aussi en leur défaveur. Résultat : une baisse, fin 2022, de près de 35 % de leur fréquentation par rapport aux niveaux pré-Covid. Fragilisés par ces phénomènes combinés, les lieux accueillant du public pourraient donc, en cet automne 2023, encaisser un nouveau coup dur : suscitant une forme de psychose collective, les punaises de lit et leurs dégâts tant sanitaires que psychologiques pourraient avoir les mêmes effets qu’une épidémie virale. Et précipiter, peut-être définitivement, de nombreux secteurs économiques dans le rouge.

Les assureurs encore peu réactifs

Pas question, pour autant, de s’arrêter de vivre comme au plus fort de la pandémie. Pour soutenir les commerces et autres lieux accueillant du public, il importe au contraire de maintenir ses habitudes, tout en adoptant certains réflexes d’hygiène et de prudence. Les punaises de lit ne sont pas une fatalité et certains gestes simples permettent de s’en prémunir ou, si l’infestation est déclarée, de s’en débarrasser : à l’hôtel, ne pas déposer ses bagages sur ou sous le lit, et vérifier le matelas et les équipements de la chambre ; au retour d’un voyage, passer ses bagages au peigne fin et laver ses vêtements à 60 °C ; chez soi, éviter d’encombrer les espaces, laver les vêtements d’occasion à 60 °C et bien nettoyer les meubles de brocante avec un appareil spécialisé ; etc.

Si aucune de ces précautions n’a fonctionné, le mieux est, en cas d’invasion de son domicile, de faire appel à un professionnel compétent. Une intervention rassurante, mais dont le tarif peut avoisiner les 300e selon les entreprises. Problème : à la différence d’autres sinistres, rares sont les assurances qui prennent en charge ce type de dépenses. Certains assureurs, comme FRIDAY, proposent bien dans leur formule d’assurance habitation « Sérénité » un service d’assistance nuisibles, incluant donc les punaises de lit, ainsi que le remboursement des traitements ; mais la plupart des assureurs, comme L’Olivier, bottent en touche, au motif qu’une infestation de punaises relève de la responsabilité de l’assuré. La multiplication des punaises en France convaincra-t-elle plus d’assureurs de suivre l’exemple de FRIDAY ?

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Une invention Made in France pour piéger les punaises

En tout état de cause, la hausse spectaculaire du phénomène dans l’Hexagone devrait, sans nul doute, pousser de plus en plus de citoyens à attendre de leur assureur qu’ils les soutiennent dans cette épreuve qui tend à se banaliser. Nombreux devraient également être ceux qui regardent du côté des dernières innovations en matière de lutte contre les nuisibles. À l’exemple de cette invention récemment dévoilée par Le Sommier Français, qui piège les insectes tentant de gravir un lit dans la glu. Un dispositif en kit, vendu aux alentours de 100 euros, qui a déjà séduit près de 10 000 clients. Enfin, il n’est pas inutile de rappeler l’existence d’un numéro vert (0 806 706 806) et du site officiel Stop punaises. De quoi dormir, à nouveau, sur ses deux oreilles.

Rédigé par La Rédaction