Une équipe internationale comprenant des scientifiques de l’agence scientifique nationale australienne (CSIRO) aurait découvert le pulsar extragalactique le plus brillant jamais identifié grâce à une nouvelle technique d’observation. Les détails de l’étude sont publiés dans The Astrophysical Journal.
Les pulsars sont un type d’étoiles à neutrons, les restes cadavériques d’anciennes étoiles massives. Ces objets sont petits (une vingtaine de kilomètres de diamètre), mais extrêmes, tournant très rapidement sur eux-mêmes (de l’ordre de la seconde, voire de la milliseconde). Ils émettent également des faisceaux de rayonnement à partir de leurs pôles. Pour cette raison, nous avons l’impression qu’ils pulsent régulièrement de grandes quantités de rayons X et d’autres particules énergétiques de notre point de vue, à la manière d’un phare. C’est pourquoi nous les appelons pulsars.
Or, des astronomes annoncent aujourd’hui la découverte ce qui pourrait être le pulsar le plus brillant du ciel nocturne. Désigné sous le nom de PSR J0523−7125, il clignote environ trois fois par seconde. Vous ne le retrouverez pas dans la Voie lactée, mais dans le Grand nuage de Magellan, une petite galaxie satellite de la nôtre.
Dans le détail, l’objet serait dix fois plus brillant que tout autre pulsar jamais trouvé en dehors de notre Galaxie et rivaliserait avec les plus brillants de ceux qui s’y trouvent.
Des « lunettes de soleil cosmiques »
Malgré ses propriétés, ce corps a longtemps échappé à la détection en raison d’une caractéristique inhabituelle : ses faisceaux de rayonnement sont très larges. Cela signifie que ses impulsions restent allumées beaucoup plus longtemps que la plupart des autres pulsars. Les télescopes spécialement calibrés pour repérer ce type d’objet ne prenaient donc pas la peine de le considérer, le confondant souvent avec autre chose.
Sa présence n’a pu être révélée que grâce à de nouvelles « lunettes de soleil » cosmiques récemment installées sur le radiotélescope ASKAP, en Australie. Agissant comme un filtre, elles ont été conçues pour capturer la lumière polarisée. Or, nous savons que grâce à leurs champs magnétiques extrêmes, les pulsars produisent une lumière hautement polarisée. Cette lumière était impossible à distinguer de la lumière ordinaire pour la plupart des instruments. Grâce à ces « lunettes », c’est désormais possible.
Ce nouvel instrument a finalement permis de repérer la lumière hautement polarisée de l’objet qui changeait régulièrement au fil des mois, concluant ainsi qu’il s’agissait bien d’un pulsar certes inhabituel, mais un pulsar quand même.
« C’est la première fois que nous avons pu rechercher la polarisation d’un pulsar de manière systématique et routinière« , souligne Tara Murphy, de l’Institut d’astronomie de Sydney. « En raison de ses propriétés inhabituelles, celui-ci avait été manqué par les études précédentes, malgré sa luminosité« .
Désormais, les chercheurs s’attendent à dénicher davantage d’objets de ce genre en utilisant cette technique.