Proxima du Centaure a-t-elle été capturée par Alpha Centauri A et B ?

Crédits : ESO/DSS 2

Il se pourrait que Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche de notre Système solaire située à 4,2 années-lumière du Soleil, n’ait pas toujours été liée au couple Alpha Centauri A et B. Elle pourrait en effet être née plus loin puis avoir été faite prisonnière par les deux premières.

La découverte de Proxima b, située à notre porte cosmique (4,2 années-lumière) avait émoustillé la communauté scientifique il y a quelques mois. Dès lors, plusieurs études se sont contredites en l’espace de quelques semaines concernant la possible habitabilité de ce monde. En décembre 2016, l’astrobiologiste Dimitra Atri suggérait que la vie pourrait survivre sur l’exoplanète Proxima b en dépit des fortes éruptions solaires à la condition d’avoir une atmosphère protectrice épaisse ou un fort champ magnétique. En février dernier, de nouvelles recherches menées de la NASA suggéraient cette fois que Proxima Centauri b était susceptible d’être un monde mort victime de la violence de son étoile hôte. Plus récemment, des recherches menées par des chercheurs de l’Université d’Exeter, en Angleterre, suggéraient que Proxima b pourrait effectivement être habitable, offrant un climat stable potentiellement adapté aux formes de vie extraterrestres. Bref, on ne sait finalement pas grand-chose. Les chercheurs s’accordent au moins sur une chose : l’environnement est instable.

Proxima du Centaure, l’étoile hôte, est l’une des trois étoiles qui forment le système Alpha Centauri. Ces trois étoiles sont actuellement liées gravitationnellement, mais ça n’a pas toujours été le cas. C’est en tout cas ce que suggèrent de nouvelles simulations informatiques. Et s’il s’avère effectivement que Proxima du Centaure est bel et bien née « ailleurs » avant d’être « capturée » plus tard par ses deux concubines, cela suggère que Proxima b (la planète) a pu demeurer durablement sur une orbite stable, accroissant ainsi les chances de son habitabilité.

Fabo Feng et Hugh Jones, de l’université du Hertfordshire (Royaume-Uni), ont soumis une centaine de clones numériques soumis à des perturbations gravitationnelles diverses durant dix milliards d’années (au cours de sa révolution dans la Voie lactée, le système croise la route de nombreuses étoiles et éprouve les forces de marées galactiques), Proxima reste liée au duo d’Alpha Centauri dans 74 % des cas. En revanche dans 26 % des cas, les liens sont rompus. Ces résultats suggèrent en effet la possibilité que l’étoile ait été « chipée ».

Rappelons au passage que la métallicité de Proxima n’est pas la même que celle d’Alpha Centauri A et B, renforçant ainsi l’hypothèse qu’elles ne sont pas nées dans la même pouponnière. Néanmoins, d’autres améliorations dans les données et les modèles disponibles seront nécessaires pour une évaluation fiable de l’histoire du système alpha Centauri et son impact sur l’habitabilité de Proxima b.

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