Outre-Manche, des médecins sont à l’origine d’une grande première mondiale. Ils ont implanté une prothèse d’œil issue de l’impression 3D sur un patient. Le patient en question est donc le tout premier à recevoir un tel œil, dont la conception est entièrement numérique.
Une fabrication simplifiée
Le Britannique Steve Verze est la première personne au monde à recevoir un faux œil provenant de l’impression 3D. La réalisation de ce genre de prothèse prend actuellement environ six semaines. Selon un communiqué du Moorfields Biomedical Research Centre du 25 novembre 2021, l’impression 3D devrait permettre de réduire ce délai de moitié. De plus, les implants ont une apparence plus réaliste. Le patient a déclaré avoir besoin d’une prothèse oculaire depuis l’âge de vingt ans. Il a également expliqué avoir un complexe par rapport à son faux œil. La nouvelle prothèse devrait permettre au patient d’être plus à l’aise au quotidien.
Rappelons que les implants acryliques actuels nécessitent la réalisation d’un moule de l’orbite oculaire au préalable. Or, il s’agit ici d’une intervention assez lourde et invasive, surtout pour les enfants. Il faut dire que cette opération nécessite une anesthésie générale dans de nombreux cas. La version imprimable ne requiert quant à elle qu’un scan de l’œil. Côté fabrication, le résultat du scan est envoyé vers une imprimante qui réalise la prothèse en seulement deux heures et demie.

Vers une démocratisation de cette technologie ?
Au-delà de la réduction du temps de fabrication, le faux œil parait donc plus naturel. En effet, celui-ci laisse passer la lumière sur toute sa profondeur. L’essai clinique sur le patient devrait permettre d’obtenir des preuves solides au sujet de la supposée valeur ajoutée de cette technologie pour les patients. Steve Verze devra donc donner ses impressions. Il s’agit d’une collaboration déterminante dans la potentielle démocratisation future de la pratique.
Dans sa publication, le Moorfields Eye Charity rappelle que plus de huit millions de personnes dans le monde ont une prothèse oculaire. Ce besoin peut faire suite à une maladie, un traumatisme ou encore, dans de nombreux cas, à une malformation. Une généralisation de cette technologie pourrait également permettre de réduire les files d’attente chez les ophtalmologues et les hôpitaux. Cette nouvelle technologie représente en outre un véritable bond en avant puisque durant les cinquante dernières années, les techniques de fabrication avaient assez peu évolué.
Rappelons cependant que cette prothèse d’œil ne permet pas la vision. Or, des progrès existent également du côté des prothèses pour retrouver la vue. En 2017, la société californienne Second Sight a équipé une trentaine de patients français avec son Argus II, une prothèse rétinienne bionique.