Dans une étude, des chercheurs américains expliquent avoir découvert une protéine dont les niveaux seraient anormalement élevés dans les muscles des personnes souffrant du syndrome de fatigue chronique. Pour les scientifiques, il s’agit peut-être d’une clé permettant d’en savoir davantage sur cette mystérieuse maladie.
Une protéine nommée WASF3
Selon une publication de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), le syndrome de fatigue chronique (ou encéphalomyélite myalgique) est à différencier des pertes de vitalité temporaires que tout le monde peut connaître. Il s’agit d’une vraie maladie caractérisée par une fatigue écrasante que le repos ne suffit pas à soulager. Cette fatigue persistante peut faire renoncer les personnes touchées à toute activité. Ces individus peuvent aussi avoir la sensation que leur cerveau tourne au ralenti et ressentir des malaises qui les contraignent à rester souvent au lit.
Par ailleurs, il est important de souligner que l’origine de cette maladie invalidante reste encore aujourd’hui un mystère. Toutefois, des chercheurs américains, dont l’étude est parue dans la revue PNAS en juin 2023, pensent avoir découvert un élément déterminant. Les auteurs affirment en effet avoir identifié une protéine nommée WASF3, dont les niveaux seraient anormalement élevés dans les muscles des personnes atteintes par le syndrome de fatigue chronique.
Or, cette présence trop importante de WASF3 nuirait aux mitochondries, des structures dont le rôle est de produire l’énergie pour permettre le bon fonctionnement des cellules. Cela pourrait alors expliquer certains symptômes de la fatigue chronique, notamment l’épuisement extrême ou encore la sensation de ralenti au niveau du cerveau.

Un déclenchement d’origine virale possible
Les auteurs de l’étude pensent que l’augmentation des niveaux de WASF3 serait le résultat d’un stress lié au réticulum endoplasmique, une structure qui possède un rôle dans la production des protéines. Or, ce stress peut intervenir en cas d’infection par un virus et il ne fait aucun doute que cela fait sens, dans la mesure où le syndrome de fatigue chronique se déclenche souvent après une infection virale.
Enfin, un article paru dans la revue Science le 13 août 2023 stipule que cette découverte pourrait avoir son importance dans le traitement du Covid long. Il faut dire que dans les deux cas, les symptômes sont en effet assez similaires. Découvert environ six mois après le début de l’épidémie, le Covid long implique de fréquents épisodes de fatigue persistante, et ce, parfois encore longtemps après la guérison.