Ce jeudi 23 janvier, la Chine a procédé avec succès au lancement d’un satellite classifié, le TJS-14, depuis le centre de lancement de satellites de Xichang. Cependant, cet événement spatial a été marqué par un phénomène inquiétant : l’un des propulseurs de la fusée Longue Marche 3B est retombé près d’une maison dans le comté de Zhenyuan, dans la province du Guizhou. Cet accident n’est pas sans rappeler les défis persistants liés aux retombées de débris spatiaux et soulève des questions sur la sécurité des lancements depuis les sites intérieurs chinois.
Le lancement réussi du satellite TJS-14 et l’incident du propulseur
Le satellite TJS-14 a été lancé avec succès à 10h32 heure de l’Est (16h32 heure de Paris) par une fusée Longue Marche 3B, un lanceur lourd fréquemment utilisé par la Chine pour placer des satellites en orbite géostationnaire. Le lancement s’est déroulé depuis le centre spatial de Xichang, un site stratégique situé à l’intérieur des terres, qui a été choisi pendant la guerre froide pour des raisons de sécurité. Cependant, peu après le décollage, l’un des quatre propulseurs latéraux de la fusée est retombé sur Terre dans une zone habitée.
Des images partagées sur la plateforme de médias sociaux Sina Weibo ont montré une explosion spectaculaire illuminant le ciel nocturne près d’une maison. Heureusement, le propulseur qui a explosé à l’impact est tombé dans une zone collinaire au-dessus de l’habitation, évitant ainsi des blessures ou des dégâts majeurs. Cet incident n’est malheureusement pas isolé : il s’inscrit dans une série de retombées de débris spatiaux chinois dans des zones peuplées, soulevant des inquiétudes quant à la sécurité des populations locales.
Les risques liés aux retombés de débris spatiaux
La fusée Longue Marche 3B qui a été utilisée pour ce lancement est l’un des lanceurs les plus anciens de la Chine. Elle fonctionne avec un mélange de carburants hypergoliques toxiques composés d’hydrazine et de tétroxyde d’azote, des substances dangereuses pour les humains et l’environnement. Les quatre propulseurs d’appoint de la fusée, largués après le décollage, contiennent souvent des résidus de carburant, ce qui explique leur explosion à l’impact.
Par ailleurs, contrairement à de nombreux pays qui lancent leurs fusées depuis des zones côtières, permettant aux débris de tomber en mer, la Chine utilise fréquemment des sites intérieurs comme Xichang. Cette pratique entraîne inévitablement la retombée de débris sur terre, augmentant les risques pour les populations locales. Bien que les autorités spatiales chinoises prennent des mesures pour calculer et évacuer les zones de largage, ces protocoles ne suffisent pas toujours à prévenir les accidents.
Quelques mesures de sécurité
Face à ces défis, les autorités spatiales chinoises ont mis en place plusieurs mesures pour réduire les risques liés aux retombées de débris. Avant chaque lancement, des calculs précis sont effectués pour déterminer les zones de largage et des avis publics sont diffusés pour avertir les populations locales. Des tests ont également été menés pour équiper les propulseurs de parachutes et d’ailerons grillagés afin de mieux contrôler leur trajectoire de descente.
La Chine a également commencé à diversifier ses sites de lancement. De nouveaux pads ont été construits sur l’île de Hainan, dans le sud du pays, tandis que des bases de lancement maritimes ont été établies sur la côte de la province du Shandong. Ces sites permettent de réduire les risques en dirigeant les débris vers des zones océaniques moins peuplées. Cependant, malgré ces efforts, des incidents continuent de se produire, comme le rappelle cet événement récent.