La prolifération des mondes comme Jupiter

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Notre galaxie abrite une étonnante variété de mondes comme Jupiter : des chauds, des froids, des versions géantes de notre propre géante… Les astronomes estiment que dans notre seule galaxie, un milliard ou plus de ces mondes pourraient être en orbite autour d’étoiles autres que le soleil. En étudiant ces exo-géantes, nous pourrons utiliser nos connaissances pour une meilleure compréhension du système solaire et de notre environnement galactique, y compris les perspectives d’y trouver des formes de vie exotique.

Il se trouve que l’inverse est également vrai; nous pouvons user de nos sondes et de nos instruments dans notre propre arrière-cour pour observer Jupiter, et en apprendre davantage au sujet de ces mondes lointains. Plus simple, sur le papier. Notre meilleure chance pour y parvenir se nomme Juno, cette sonde de la taille d’un terrain de basket envoyée par la NASA il y a 5 ans, et arrivée dans la banlieue de Jupiter en juillet dernier pour commencer une série d’analyses, de quoi sonder les secrets cachés de son atmosphère. Comme le souligne David Ciardi, astronome au Science Institute de la NASA, à Caltech : «La seule manière d’être en mesure de comprendre ces exo-planètes est de comprendre comment fonctionne notre propre système, notre Jupiter».

Un examen détaillé de Jupiter pourrait en effet nous fournir des indications sur l’histoire, mais aussi l’avenir de notre système solaire; sur l’influence de Jupiter sur la formation de la Terre et, par extension, sur la formation d’autres «Terres» qui pourraient être dispersées parmi les étoiles. Rappelons que l’on dénombre aujourd’hui une centaine d’exo-planètes de la taille de Jupiter.

En effet, il fut un temps où notre Système Solaire était sujet aux accidents, essuyant beaucoup de carambolages et d’accrochages. Des collisions régulières ont effectivement eu lieu au cours des premiers millions d’années; la Lune en est d’ailleurs l’un des vestiges. Mercure également, qui, avec son énorme noyau de fer, semble avoir été frappée de plein fouet il y a des millions d’années par un corps plus grand et plus massif, lui ôtant son manteau pour nous laisser un coeur « gros comme ça », proportionnellement à sa taille.

Les mesures de Juno nous permettront également de cartographier le champ gravitationnel de la planète géante. Connaître la nature du noyau de Jupiter pourrait nous en apprendre sur sa formation, impliquant la façon dont Jupiter aurait pu influer la formation de la Terre. Les magnétomètres du vaisseau pourraient aussi nous donner plus de détails sur le champ magnétique de la planète, dont on ne sait aujourd’hui pas grand-chose. En apprendre davantage pourrait ainsi nous aider à cerner la plausibilité des scénarios proposés pour la vie extraterrestre au-delà de notre système solaire.

Les conclusions de Juno seront donc importantes non seulement pour comprendre comment les exo-Jupiters pourraient influencer la formation d’exo-Terres, ou d’autres types de planètes habitables, mais elles seront également essentielles pour la prochaine génération de télescopes spatiaux qui traqueront ces mondes extraterrestres.

Le Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS) enquêtera notamment sur diverses étoiles situées à proximité d’exoplanètes à partir de juin 2018, ou plus tôt. Le WFIRST (Wide Field Infrared Survey Telescope), dont le lancement est prévu au milieu des années 2020, tentera lui de capturer des images directes de planètes géantes en orbite autour d’autres étoiles. Les révélations de Juno à propos de Jupiter aideront alors les scientifiques à faire sens de ces données concernant ces mondes lointains.

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