SpaceX contre Saint-Senier-sur-Beuvron, une petite commune de Normandie. Cet improbable confrontation a pourtant lieu. En effet, Elon Musk désire y implanter des dômes nécessaires à la réception de l’Internet haut débit provenant des satellites du projet Starlink. Néanmoins, les habitants de la commune normande et leur maire protestent sans ménagement.
Aucune autorisation en l’absence d’étude
Saint-Senier-de-Beuvron est une commune du département de la Manche, en région Normandie. Comme l’expliquait France3 Régions le 4 février, ses 350 habitants ont vu leur quotidien bouleversé par SpaceX et son célèbre dirigeant Elon Musk. Le fait est que l’intéressé a désigné le village normand pour accueillir cinq antennes-relais du projet Starlink. Rappelons que d’ici à 2025, des milliers de satellites à basse altitude devraient permettre de généraliser l’Internet à haut débit dans le monde. Cependant, les habitants de Saint-Senier-de-Beuvron ne l’entendent pas de cette oreille, à commencer par son maire Benoît Hamard. Ce dernier a évoqué un projet imposé, dont personne ne sait rien. Il a surtout indiqué ne pas avoir l’intention de signer d’autorisations en l’absence d’études de terrain.
Pour se justifier, l’élu a évoqué des zones d’ombre concernant la santé humaine ainsi que l’environnement. Selon lui, la commune abrite des terres d’élevage et de culture de qualité et « qu’on y fera pas n’importe quoi ». De plus, rappelons que cette zone proche de la baie du Mont-Saint-Michel est classée site Natura 2000.

Une crainte justifiée
François Dufour, conseiller Régional écologiste et natif de Saint-Senier-de-Beuvron s’est également exprimé sur le sujet. Celui-ci rappelle que l’installation des cinq dômes électriques nécessitera de gigantesques travaux en sous-sol. Or, la commune se trouve en zone humide, en raison de sa proximité avec la rivière Beuvron dont le bassin couvre une surface de 2 193 km². Tout comme le maire, l’intéressé réclame également des études plus poussées sur la question. François Dufour a également évoqué un document – dont il aurait la copie – de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (Arcep) datant du 1er décembre 2020. Celui-ci concerne une autorisation d’utilisation de fréquences radioélectriques pour la station terrienne de Saint-Senier-de-Beuvron.
« Il faut savoir que ces dômes vont capter à 550 km au-dessus de nos têtes et propulser à 800 km de chaque côté, l’alimentation de la fibre optique ou 5G » a déclaré François Dufour.
Si les habitants n’en reviennent toujours pas de se retrouver au cœur d’une telle affaire, la commune normande devrait seulement être un des nombreux relais du projet Starlink sur Terre. Il ne serait pas surprenant que d’autres situations de ce genre soient actuellement en cours ailleurs – ou en passe de l’être, puisque le projet vise à couvrir l’intégralité des zones blanches de notre planète. Début février, Space X a enchaîné deux missions Starlink et poursuit ainsi inexorablement l’avancée de son projet.