Le projet Galileo part en quĂȘte des extraterrestres

projet galileo extraterrestres
Crédits : mdherren/Pixabay

Existe-t-il des civilisations extraterrestres capables de penser et construire des technologies autorisant le voyage interstellaire ? Un projet de recherche international nommé Galileo, piloté par le Pr Avi Loeb, entend bien le savoir.

DirigĂ© par une Ă©quipe multi-institutionnelle de scientifiques et pilotĂ© par l’UniversitĂ© d’Harvard, le projet Galileo cherchera et Ă©tudiera des preuves susceptibles de reprĂ©senter des « civilisations technologiques extraterrestres » dĂ©funtes ou toujours actives (ou ETC), d’aprĂšs ses reprĂ©sentants.

Visiteur interstellaire

Le dĂ©veloppement de ce nouveau programme fait suite Ă  la dĂ©couverte, en 2017, du premier objet interstellaire connu Ă  visiter notre SystĂšme solaire. Si certains dĂ©crivent l’objet comme un simple astĂ©roĂŻde, une comĂšte ou un fragment de super-terre, l’objet, baptisĂ© Oumuamua, s’est avĂ©rĂ© avoir des « propriĂ©tĂ©s trĂšs anormales qui dĂ©fient les explications naturelles bien comprises« , peut-on lire dans le communiquĂ© de l’UniversitĂ©.

Aussi, Oumuamua pourrait s’expliquer par des explications naturelles jamais vues auparavant ou bien nous pourrions Ă©tendre notre imagination en n’Ă©cartant pas l’idĂ©e que l’objet puisse ĂȘtre le tĂ©moignage d’une civilisation extraterrestre, mĂȘme si cette possibilitĂ© est infime.

Avi Loeb, qui devrait piloter ce nouveau projet, en est quant Ă  lui convaincu. En effet, cet Ă©trange objet en forme de cigare Ă©tait selon lui une sonde munie d’une voile solaire. Il en a mĂȘme Ă©crit un livre paru en janvier dernier titrĂ© Le premier signe d’une vie intelligente extraterrestre. Sur le bandeau publicitaire rouge de l’Ă©dition française du livre, Loeb avertit : « Si j’ai raison, c’est la plus grande dĂ©couverte de l’histoire de l’humanité« .

PhénomÚnes aériens non identifiés

Oumuamua n’est pas l’unique motivation de ce nouveau projet. La publication rĂ©cente du rapport de l’ODNI (Office of the Director of National Intelligence) sur les phĂ©nomĂšnes aĂ©riens non identifiĂ©s (UAP) a Ă©galement aidĂ©. Remis au CongrĂšs le 25 juin dernier, le document mentionne en effet certains phĂ©nomĂšnes ariens non identifiĂ©s (PAN), dont la nature est encore inconnue.

Selon l’Ă©quipe de chercheurs, et compte tenu de l’abondance des « systĂšmes Terre-Soleil » rĂ©cemment dĂ©couverts, les humains ne doivent plus ignorer l’existence possible de civilisations technologiques extraterrestres (CTE). Et surtout, la science ne devrait pas rejeter de maniĂšre dogmatique les explications extraterrestres potentielles en raison de la stigmatisation sociale ou des prĂ©fĂ©rences culturelles, facteurs qui ne sont pas propices Ă  la mĂ©thode scientifique d’enquĂȘte empirique impartiale.

Aussi, nous devons maintenant ĂȘtre dĂ©terminĂ©s Ă  rechercher de maniĂšre systĂ©matique, scientifique et transparente des preuves potentielles. « L’impact de toute dĂ©couverte de technologie extraterrestre sur la science et sur notre vision du monde entier serait Ă©norme« , peut-on lire dans le communiquĂ©.

astéroïde Oumuamua galileo projet extraterrestres
Crédits : ESO/M. Kornmesser

Les différentes approches

Pour opĂ©rer, le groupe de recherche du projet Galileo visera Ă  identifier la nature de possibles objets interstellaires en utilisant la mĂ©thode scientifique standard basĂ©e sur une analyse transparente de donnĂ©es ouvertes collectĂ©es Ă  l’aide d’instruments optimisĂ©s. Le projet cherchera ainsi Ă  obtenir des images de PAN avec un rĂ©seau de tĂ©lescopes et de rĂ©seaux de dĂ©tecteurs Ă  haute rĂ©solution rĂ©partis dans des emplacements sĂ©lectionnĂ©s. Les donnĂ©es seront ouvertes au public et l’analyse scientifique sera transparente.

« Nous prĂ©voyons de vastes approches d’intelligence artificielle/deep learning (AI/DL) et algorithmiques pour diffĂ©rencier les phĂ©nomĂšnes atmosphĂ©riques des oiseaux, des ballons, des drones commerciaux ou grand public, et des objets technologiques potentiels d’origine terrestre ou autre surveillant notre planĂšte, tels que les satellites« , Ă©crit l’Ă©quipe de chercheurs.

Le groupe de recherche s’appuiera Ă©galement sur les relevĂ©s astronomiques existants et futurs tels que le futur Legacy Survey of Space and Time (LSST), de l’observatoire Vera C. Rubin, pour surveiller les propriĂ©tĂ©s de potentiels visiteurs interstellaires de type Oumuamua. « Nous conceptualiserons et concevrons Ă©galement, potentiellement en collaboration avec des agences spatiales ou des entreprises spatiales intĂ©ressĂ©es, une mission spatiale prĂȘte au lancement pour imager ces objets en interceptant leurs trajectoires lors de leur approche du Soleil« , peut-on lire.

Le projet Galileo tire Ă©videmment son nom de l’astronome italien, qui vĂ©cut de 1564 Ă  1642, Ă  l’origine de la dĂ©couverte de plusieurs cratĂšres lunaires, des anneaux de Saturne ou encore de quatre lunes joviennes. L’une de ses pensĂ©es, notamment, s’intĂšgre parfaitement dans ce nouveau projet : « Toutes les vĂ©ritĂ©s sont faciles Ă  comprendre une fois qu’elles sont dĂ©couvertes — le but est de les dĂ©couvrir« , avait-il Ă©crit en 1632 dans Dialogue Concerning the Two Chief World Systems.