Le néerlandais Boyan Slat n’avait que 17 ans lorsque le monde prenait connaissance de son projet de nettoyage des océans baptisé Ocean Cleanup. Quatre ans après, un premier prototype de barrière filtrante vient d’être déployé en Mer du Nord.
« Après avoir fait de la plongée sous-marine lors de vacances en Grèce, sous l’eau, j’ai vu plus de plastique que de poissons » expliquait Boyan Slat, un jeune néerlandais aujourd’hui âgé de 21 ans. À l’âge de 17 ans, il dessine un croquis de dépollueur des mers sur une serviette en papier, baptisé « The Ocean Cleanup« , qui prend la forme d’un entonnoir géant rassemblant et attirant les déchets vers une plateforme prévue pour les traiter.
Quatre ans après, ce projet prend enfin forme et le rêve de Boyan Slat de débarrasser les océans des déchets plastiques est en passe de se réaliser. Il a en effet dévoilé un premier prototype de barrière filtrante destinée à dépolluer les océans de milliers de tonnes de déchets plastiques, lequel a été déployé jeudi 23 juin en mer du Nord, à 23 kilomètres au large des côtes néerlandaises, où il sera testé pendant un an.
Si les résultats sont probants, c’est une barrière de 100 km de long qui pourrait être mise en place d’ici 2020 dans l’Océan Pacifique. Ce prototype, qui ne mesure que 100 mètres de long, est constitué de flotteurs noirs et d’un « rideau » immergé d’1,50 mètre chacun. Ce prototype peut tout de même supporter 80 tonnes et capturer des morceaux de plastique mesurant 1 mm de diamètre. Concernant la zone choisie pour tester cette barrière, rien n’est dû au hasard, les courants y étant très puissants. « À la moindre petite tempête, nous aurons des forces plus puissantes que durant une tempête qui durerait une centaine d’années dans l’océan. Si le prototype peut survivre ici, il survivra partout » déclare le jeune ingénieur.
Si le projet enthousiasme énormément, certains scientifiques se montrent quant à eux sceptiques. « S’il arrive le moindre problème sur le barrage flottant, il faudra envoyer un bateau sur place à 3000 kilomètres pour faire la réparation » déclare François Galgani, océanographe. « Au final, des mesures comme l’interdiction des sacs plastique qui entrera en vigueur en France le 1er juillet 2016 apparaissent beaucoup plus efficaces » estime-t-il.
Source : lefigaro