Crédits : Helen_Field / iStock

Programme Artemis : pourquoi les astronautes s’entrainent ils à atterrir dans le « noir total » ?

Dans le cadre de la préparation des astronautes au retour de l’humanité sur la Lune, la NASA a envoyé ses astronautes sur un site militaire se situant dans les Montagnes Rocheuses. L’objectif est de plonger le futur équipage dans des conditions extrêmes, notamment pour simuler les dernières minutes critiques d’une descente vers la Lune.

Des manœuvres de simulation à l’aide d’hélicoptères militaires

En décembre 2024, l’Agence spatiale étasunienne (NASA) avait fait une déclaration concernant le calendrier du programme Artemis, dont la finalité est le retour de l’être humain sur la Lune. La phase 2 du programme, visant à tester le fonctionnement du vaisseau spatial Orion est désormais prévue en avril 2026, au lieu de février 2026. Ainsi, la phase 3 impliquant un alunissage habité a fait l’objet d’une reprogrammation pour mi-2027.

La NASA bénéficie donc d’environ deux années supplémentaires pour finaliser l’entrainement de ses astronautes. Or, cette préparation concerne en grande partie l’alunissage qui se fera à bord du module Starship HLS de SpaceX. Comme l’explique Space.com dans un article du 2 septembre 2025, l’agence a envoyé ses astronautes dans les Montagnes Rocheuses (États-Unis), plus précisément à Gypsum (Colorado) dans le site militaire de la Garde Nationale (HAATS). Il s’agira de les plonger dans des conditions extrêmes et ainsi, répéter les dernières minutes critiques d’une descente lunaire. Les manœuvres se feront à l’aide d’hélicoptères militaires de type UH-72A Lakota.

Interrogé pour l’occasion, Doug Wheelock en charge de la coordination du programme d’entrainement a évoqué la notion d’illusion visuelle à laquelle les astronautes sont confrontés lors des vols d’entrainement sur le site HAATS. Il est ici question de phénomènes durant lesquels la perception terrain ne correspond pas à la réalité. Par ailleurs, il existe d’autres difficultés : échanges complexes à travers le cockpit et perte de visibilité à l’approche de l’alunissage, entre autres.

Starship Lune SLS spacex
Une illustration du système d’atterrissage humain HLS Starship sur la surface de la Lune.
Crédits : SpaceX

Une base solide avec une part d’inattendu

Mais pourquoi la NASA a t-elle choisi ce site en particulier ? Tout simplement, les conditions y sont assez similaires par rapport à celles que les astronautes retrouveront en s’approchant de la Lune. En effet, lorsque l’altitude se situe entre 2 000 et 4 000 mètres, les UH-72A Lakota fonctionnent dans les limites de leurs performances. Ainsi, les équipages doivent absolument diriger leur engin avec la plus grande précision possible. Par ailleurs, les rayons du soleil, la neige ou encore les tourbillons de poussière sont à l’origine de moments où l’horizon disparait complétement à la vue humaine. Lors de l’atterrissage sur la Lune, les astronautes devront compter beaucoup plus sur leurs instruments, leur communication, leur coordination et leur sang-froid que sur leurs propres sens.

« La NASA adopte une stratégie en trois volets : simulation sur plateforme dynamique, entraînement analogique en vol et simulation de l’atterrissage lunaire en conditions réelles pour bâtir les fondations de la formation Artemis. », a déclaré Doug Wheelock.

Rappelons également que l’expérience acquise avec le programme Apollo (1961-1972) sert encore de base à la préparation d’Artemis. Cependant, l’entrainement des astronautes intègre une part d’inattendu, des situations prenant la forme de descentes difficiles dans les limites des performances possibles, le repérage de points précis avec une visibilité quasi nulle ou encore, la prise de décisions rapides dans un contexte de terrain accidenté.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.