Aluminium dans les déodorants, une affaire de santé publique ?

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Les déodorants et autres anti-transpirants contiennent de l’aluminium. Des toxicologues ont travaillé sur une évaluation commandée par le gouvernement belge afin de déterminer la toxicité de ces produits du quotidien.

Afin d’empêcher l’apparition d’odeurs désagréables liées à la décomposition de la sueur par certaines bactéries, les industriels incluent dans les produits déodorants des sels d’aluminium, par exemple du chlorohydrate d’aluminium. Les toxicologues du WIV-ISP (Institut scientifique de santé publique) répondant à l’appel du Conseil Supérieur de la Santé en Belgique (CSS), n’ont pas pu avoir de réelles certitudes concernant un éventuel danger de ces produits d’hygiène, tant les études existantes sont peu fiables, manquant cruellement de données valables.

L’aluminium est susceptible d’être absorbé par le corps de différentes façons : voie orale, respiratoire, intraveineuse, intracellulaire, mais aussi par voie cutanée, à partir du moment où la peau se retrouve en contact avec des substances chimiques contenant ce métal pauvre. Ces substances sont généralement issues de certains types d’aspirine et antiacides (ou encore des vaccins), mais en majeure partie de produits d’hygiène ou cosmétiques, tels que les rouges à lèvres, déodorants ou encore anti-transpirants.

Selon la législation européenne, il incombe aux industriels de démontrer, avant la commercialisation d’un produit, son caractère « sûr pour la santé », et ce, pendant une utilisation dans des « conditions normales ou raisonnablement prévisibles ». Face à l’absence de certitudes concernant la toxicité de l’aluminium par voie cutanée, le groupe de travail ayant mené l’évaluation apporte cependant quelques recommandations :

1 — Ne pas utiliser les déodorants et anti-transpirants sur une peau lésée ou immédiatement après le rasage ou l’épilation.

2— Ne pas utiliser ou limiter l’utilisation de produits anti-transpirants pendant la grossesse.

3— Limiter l’usage d’anti-transpirants à forte teneur en sels d’aluminium et de ne pas acheter ceux-ci en grande surface, mais en pharmacie.

4— De préciser que certains produits dit « naturels » comme la pierre d’alun contiennent aussi beaucoup d’aluminium.

5— Que des études d’absorption de l’aluminium par la peau soient réalisées chez l’Homme dans des conditions réelles d’exposition aux anti-transpirants.

5— Avoir un étiquetage clair des produits reprenant la concentration en sel d’aluminium.

Sources : RTBF — La Libre