Aux États-Unis, une lycéenne s’est inspirée d’un célèbre film d’animation pour mettre en pratique son projet scientifique. Selon elle, les cris et chants des spectateurs présents dans des arènes sportives fermées pourraient en effet permettre de produire de l’électricité. Comment cela est-il possible ?
Convertir le son en énergie utile
Du 11 au 17 mai 2024, a eu lieu le Regeneron International Science and Engineering Fair, le plus grand concours scientifique mondial destiné aux lycéens. Finaliste de ce concours, la jeune Gyeongyun Lily Min (dix-sept ans) a retenu l’attention avec son projet. Elle a en effet travaillé durant plusieurs mois dans le garage de ses parents en Louisiane sur une idée lumineuse : le bruit des spectateurs des arènes sportives fermées pourrait permettre de générer de l’électricité.
Gyeongyun Lily Min dit avoir puisé son inspiration dans le film d’animation Monstres et Cie (2001). Dans cette production, une séquence montre que les appels à l’aide des monstres qui se trouvent dans un même endroit clos peuvent produire de l’énergie.
« Ce concept imaginaire a attisé ma curiosité sur le potentiel de conversion du son en énergie utile. Je me suis demandé si dans la réalité, nous pourrions exploiter les bruits dans des environnements comme les arènes pour générer de l’électricité », a déclaré l’adolescente dans une interview accordée au Smithsonian Magazine le 5 août 2024.
Une efficacité démontrée dans la production d’électricité
Dans le cadre de ses expériences, Gyeongyun Lily Min a focalisé son attention sur la piézoélectricité ou plutôt l’effet piézoélectrique. Il s’agit de la capacité de certains corps solides à générer une charge électrique en cas de contrainte mécanique. La lycéenne dit avoir porté son choix sur les arènes sportives, car les niveaux sonores y sont toujours hauts, notamment grâce aux supporters, mais également aux annonces et à la musique.
Évidemment, la chercheuse en herbe n’a pas eu accès à une structure grandeur nature et a donc décidé d’en fabriquer une miniature (30 x 55 cm) qui reprend les caractéristiques d’une arène avec le ratio d’un véritable terrain de basketball de la NBA. Des modèles de récupérateurs d’énergie ont été placés à des endroits stratégiques, puis exposés à des enregistrements audio de bruits de foule typiques et de sons ambiants à des niveaux compris entre 70 et 100 décibels. Les résultats ont alors permis de constater une faible production d’électricité, démontrant ainsi le concept.
Dans le cas où l’idée séduise un jour une arène sportive ou une salle de spectacle, elle pourrait ainsi être mise en pratique en conditions réelles. En offrant une production d’électricité très intéressante à ces structures, ces dernières pourraient alors logiquement voir leurs factures énergétiques diminuer.