Le prochain chapitre de l’exploration cosmique commence à prendre forme

Crédits : Nasa

Les ingénieurs de la NASA proposaient il y a quelques mois une station spatiale qui pourrait orbiter autour de la Lune dans une dizaine d’années – si le Congrès approuve son financement. Objectif : développer l’infrastructure et l’expérience nécessaires pour débarquer un jour les humains sur Mars.

Les États-Unis, la Russie et d’autres partenaires internationaux comptent collaborer pour mettre en place le projet Deep Space Gateway (DSG). L’idée serait d’asseoir une station sur une orbite lunaire à environ 380 000 kilomètres de la Terre – soit 1 000 fois plus loin que la Station spatiale internationale (ISS). En évoluant hors du champ magnétique protecteur de la Terre, cette nouvelle station pourrait alors permettre aux scientifiques de mesurer les effets du rayonnement de l’espace profond, à la fois sur les humains, mais aussi sur les instruments. La station pourrait également être un point de relais pour de futures expéditions sur la surface de la Lune.

Mais la proposition suscite un certain scepticisme. Certains experts de la politique spatiale avertissent en effet que les opérations lunaires sont coûteuses, et que le projet DSG ne pourrait finalement être qu’une distraction plutôt qu’un nouveau pas vers Mars. D’autres se demandent si les séjours d’un mois prévus dans cette nouvelle station seraient suffisants pour permettre à la NASA d’évaluer la façon dont le corps humain pourrait réagir à l’espace lointain. En effet, un voyage vers Mars prendrait au moins six mois. D’un autre côté, certains pointent également du doigt les tempêtes solaires intermittentes et imprévisibles. De tels événements pourraient en effet exposer les astronautes à des niveaux de radiation dangereux en l’absence d’un bouclier, tel qu’une épaisse couche d’eau, qui devrait néanmoins être intégrée à la conception de la station spatiale.

Néanmoins de nombreux experts s’accordent à dire que la Lune pourrait être un terrain d’entraînement et de démonstration crucial, non seulement pour les astronautes, mais aussi pour les opérations terrestres et l’équipement nécessaire au vol spatial habité. Les humains n’ont pas atterri sur la Lune depuis les années 1970. La génération actuelle d’ingénieurs spatiaux doit donc apprendre à travailler sur une surface extraterrestre avant d’entrevoir un éventuel passage sur Mars. Le meilleur endroit pour le faire, c’est la Lune. Et elle n’est qu’à 3 jours de vol.

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