La fusion entre un spermatozoïde et un ovule de souris a été filmée

Crédits © Benjamin Ravaux, Ecole Normale Supérieure de Paris

Benjamin Ravaux, diplômé de physique à l’École Normale Supérieure de Paris, est parvenu à filmer les premières étapes de la fécondation chez une souris. En tout, 100 minutes auront été nécessaires pour que le spermatozoïde soit assimilé par l’ovule.

En utilisant une nouvelle technique de microfluidique, Benjamin Ravaux, un étudiant diplômé de physique à l’École Normale Supérieure de Paris, a réussi, et ce pour la première fois, à filmer le processus d’assimilation d’un spermatozoïde par l’ovule, chez la souris. Un processus qui ne se fait pas en quelques instants, puisqu’il aura fallu 100 minutes à ce spermatozoïde pour être assimilé par la membrane et le cytoplasme de l’ovule, via une fécondation in-vitro.

Ces images, le jeune physicien les a présentées au cours de la 60e réunion annuelle de la Biophysical Society, qui s’est tenue du 27 février au 2 mars 2016 à Los Angeles, aux États-Unis. Pour parvenir à les obtenir, il a mis au point un dispositif permettant de contrôler avec précision l’emplacement de la membrane où une cellule sexuelle mâle fusionne avec un ovule. Pour cela, une puce en silicone étanche est disposée sur une lame de verre. Ensuite, un spermatozoïde est placé sur la partie inférieure de la puce et l’ovule est placée à l’opposé, à l’intérieur d’un « coquetier » miniature, lequel dispose d’une petite ouverture de 30 microns le connectant avec la partie inférieure de la puce. Une fois disposé sur la puce, le spermatozoïde passe alors à travers cette ouverture pour aller fusionner avec l’ovule.

Vue chronologique de la fusion entre le spermatozoïde et l'ovule / © Benjamin Ravaux
Vue chronologique de la fusion entre le spermatozoïde et l’ovule / © Benjamin Ravaux

Compatible avec les technologies d’imagerie optique, cette puce permet donc d’obtenir des images haute-définition de ce processus de fécondation. « C’est une approche complètement nouvelle », a déclaré dans un communiqué Benjamin Ravaux. « Cette “puce FIV” est un outil unique pour observer la cascade d’événements moléculaires qui se produit au cours de la fécondation, dans des conditions qui imitent le processus naturel » poursuit-il. Le jeune physicien a désormais l’espoir que son invention puisse améliorer les techniques de procréation médicalement assistée et également mieux comprendre et mieux traiter l’infertilité.

Sources : MedicalXpress, S&A