Des militants écologistes ont intenté un procès contre la Federal Aviation Administration (FAA) dans le but de freiner, voire de stopper les activités de SpaceX et de son projet Starship dans le sud du Texas. Dans une déclaration, la société s’est récemment défendue en exposant les dangers auxquels elle pourrait faire face en cas de victoire des plaignants.
La FAA visée par des écologistes
Il y a plusieurs semaines, après plusieurs mois d’enquête, la FAA des États-Unis avait finalement approuvé une vingtaine de lancements de vaisseaux Starship chaque année pour les cinq prochaines années depuis la Starbase, au sud du Texas. Opéré le 20 avril dernier, le premier de ces vols a malheureusement explosé à environ 39 km d’altitude. Le décollage du Starship avait alors généré un énorme nuage de poussière et de débris qui a visiblement fait quelques dégâts sur le site de lancement.
Quelques jours après cette première tentative, plusieurs militants écologistes ont également rapporté qu’une partie de ce matériel avait plu sur plusieurs kilomètres à la ronde, menaçant la biodiversité de zones protégées qui entourent le site de SpaceX. En conséquence, des groupes environnementaux, parmi lesquels figurent le Center for Biological Diversity, l’American Bird Conservancy, la Surfrider Foundation ou encore la Nation Carrizo/Comecrudo du Texas ont intenté un procès contre la FAA le 1er mai dernier.
Concrètement, les écologistes prétendent que la FAA n’a pas correctement évalué les dommages que la fusée Starship de SpaceX pourrait causer aux terres écologiquement sensibles entourant son site de lancement du sud du Texas. La FAA avait déjà exigé que SpaceX effectue plus de 75 actions « d’atténuation » visant à rendre son site de lancement plus respectueux de l’environnement afin de lancer ses fusées Starship depuis la Starbase. En revanche, elle n’avait pas déposé de déclaration d’impact environnemental (EIS) complète. Le procès, que vous pouvez lire ici, appelle la FAA à effectuer cet examen plus complet.
Les activités de SpaceX menacées
Le 19 mai dernier, SpaceX a déposé une requête auprès du tribunal de district fédéral du District de Columbia, demandant à rejoindre la FAA en tant que défendeur dans le procès. Et pour cause, si la Cour devait statuer en faveur des plaignants, la décision de l’agence américaine pourrait être annulée et la poursuite des licences du programme Starship pourrait être considérablement retardée, ce qui pourrait avoir de multiples conséquences.
En effet, d’après Bret Johnsen, le directeur financier de la société, SpaceX a déjà investi plus de trois milliards de dollars dans le programme Starship et l’installation Starbase depuis 2014. La firme prévoit également de dépenser encore deux milliards d’ici fin 2023. Autrement dit, SpaceX aura bientôt dépensé pas moins de cinq milliards de dollars pour son véhicule Starship et son infrastructure de lancement.
Bret Johnsen a également rappelé que le Starship était vital pour la constellation de satellites Starlink de la société qui dessert déjà environ 1,5 million de personnes dans le monde. L’énorme fusée sera en effet nécessaire pour lancer les satellites de seconde génération, plus grands et plus puissants que les premiers.
Enfin, le dossier de SpaceX met également en évidence les dommages potentiels à « l’intérêt national » en cas de victoire des plaignants écologistes. Pour rappel, il est prévu que la NASA utilise le Starship de la société pour déposer les prochains humains sur la Lune. En cas de retard dans les installations de Boca Chica, SpaceX serait alors dans l’incapacité de tenir son calendrier et de générer des revenus suffisants pour continuer son activité.
Le tribunal a fixé au 1er juillet la date limite pour une « plaidoirie en réponse » de la FAA. En attendant, SpaceX poursuit le développement de sa fusée en prévision d’un second lancement prévu pour cet automne.
