Prix Nobel de Physique : les ondes gravitationnelles à l’honneur

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 Ce mardi le prix Nobel de physique était attribué aux physiciens Rainer Weiss, Kip S. Thorne et Barry C. Barish, récompensés pour leurs recherches sur les ondes gravitationnelles. L’extraordinaire découverte permet aujourd’hui d’ouvrir un tout nouveau chapitre de la science.

La semaine avait commencé fort avec par la remise du Nobel de médecine attribué ce lundi à trois chercheurs américains, Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young, pour leurs travaux démontrant les mécanismes complexes de l’horloge biologique. Ce mardi a laissé place à la physique. Trois Américains ont de nouveau reçu le Nobel de physique pour avoir validé une incroyable prédiction d’Einstein faite il y a cent ans : l’existence d’ondes gravitationnelles créées par les trous noirs, une révolution qui ouvre aujourd’hui un tout nouveau champ d’études : celle de l’astrophysique gravitationnelle.

Rattachés au célèbre Caltech (California Institute of Technology) qui rafle au passage son 18e Nobel depuis la première édition du prix en 1901, Thorne et Weiss ont créé l’observatoire LIGO grâce auquel la première détection directe des ondes gravitationnelles s’est produite en septembre 2015. « Cela faisait quarante ans qu’on essayait de les détecter. Quel bonheur que nous y soyons finalement parvenus. C’est une expérience merveilleuse », s’est félicité Rainer Weiss. « Je m’attendais à ce que cette découverte obtienne un prix Nobel […], j’espérais qu’il récompenserait le laboratoire », a déclaré Kip Thorne. « Dès le début, je savais que c’était quelque chose d’important ». Leurs travaux auront notamment permis la détection de ces ondes en septembre 2015, juin 2016 et janvier 2017.

Rappelons qu’en août dernier, le détecteur européen Virgo, situé près de Pise en Italie, avait à son tour observé ce type d’ondes. Ces ondes ont été produites par la fusion de deux trous noirs à environ 1,8 milliard d’années-lumière de la Terre. Les deux ogres avaient des masses égales à 25 et 31 fois celle du Soleil. Selon les chercheurs, ils auraient alors fusionné en un seul trou noir de 53 masses solaires et l’équivalent de trois masses solaires a été converti en énergie sous forme d’ondes gravitationnelles.

Outre le fait de révolutionner la science des trous noirs, étoiles à neutrons et autres supernovae, permettant aux chercheurs de « voir » et comprendre ces objets comme jamais auparavant, les ondes gravitationnelles pourraient un jour nous en apprendre davantage sur le Big Bang. Il pourrait en effet rester un fond d’ondes gravitationnelles remontant aux tout premiers instants de la vie de l’Univers.

Notons par ailleurs que le prix Nobel de chimie 2017, dévoilé ce mercredi matin, a été décerné au trio formé de Jacques Dubochet (Suisse), Joachim Frank (Américain) et Richard Henderson (Écossais) récompensés pour avoir développé la cryomicroscopie électronique afin de déterminer en haute résolution des biomolécules en solution.

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