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La prise de certains hallucinogènes entrainerait une hyperconnexion cérébrale

Crédits : PublicDomainPictures / Pixabay

Afin de mieux appréhender l’effet des drogues hallucinogènes sur le cerveau et plus généralement les mécanismes sous-tendus par une altération de la conscience, des chercheurs ont réalisé une étude à l’aide d’imageries cérébrales. La représentation des résultats obtenus est pour le moins impressionnante…

Si l’on pouvait croire de prime abord que ces images ont été réalisées à l’aide d’un spirographe, elles rendent en réalité compte des effets des champignons hallucinogènes sur notre cerveau via la modélisation des connexions entre les différents réseaux neuronaux.

Pour les obtenir, des chercheurs britanniques de l’Imperial College London ont analysé et comparé l’activité cérébrale de 15 personnes après que ces derniers aient pris un placebo (cliché de gauche) ou reçu une injection de psilocybine (cliché de droite), un composé psychoactif présent dans plus de 200 espèces de champignons hallucinogènes.

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Crédits : Journal of the Royal Society

Ainsi, en regardant ces images de plus près, nous voyons que la prise d’une telle substance hallucinogène entraîne une hyperconnectivité neuronale entre des zones cérébrales qui ne sont habituellement pas reliées dans un état de conscience de veille dit « normal ». Ce phénomène pourrait notamment expliquer pourquoi les personnes sous l’emprise de certaines drogues peuvent ressentir des expériences de synesthésie, c’est-à-dire l’association de deux ou plusieurs sens (les sons sont vus, les images sont entendues ou ressenties).

« Nous constatons que l’état psychédélique est associé à un mode de fonctionnement cérébral moins contraint et plus interconnecté, ce qui est conforme aux descriptions de la nature de la conscience dans l’état psychédélique », ont ainsi conclu les chercheurs dans leur étude publiée dans le Journal of The Royal Society.

Vers un nouveau traitement contre la dépression ?

En plus d’offrir aux scientifiques une voie de recherche pour comprendre les origines de la conscience, cette étude pourrait également être d’une grande utilité pour l’élaboration d’un traitement contre des formes sévères de dépression résistantes aux antidépresseurs. Des recherches plus anciennes avaient par ailleurs montré que la prise de psilocybine pouvait diminuer considérablement l’activité de certaines régions typiquement suractivées dans la dépression et stimuler les souvenirs associés à des émotions positives.

IMPORTANT : Rappelons toutefois que l’usage de psychotropes de ce type hors contexte médical est strictement interdit et expose le consommateur à des risques de complications psychiques et psychiatriques sévères.

Sources: Journal of The Royal SocietyHuffingtonpost

Maxime Feutry, journaliste scientifique

Rédigé par Maxime Feutry, journaliste scientifique

Passionné d’arts et de sciences, j'ai été durant plusieurs années rédacteur de Sciencepost avant de passer sous la casquette de correcteur. Curieux et intéressé par les autres cultures, j’espère très bientôt pouvoir voyager afin de les découvrir par moi-même.