La prise de Palmyre par Daesh menace l’Ibis chauve migrateur d’extinction

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Le jeudi 21 mai dernier, l’Etat Islamique s’emparait de la totalité de la ville antique de Palmyre, située dans le désert syrien. Si le patrimoine mondial que représente ce site et les droits de l’Homme sont en grand danger, cela pourrait aussi avoir une conséquence sur un animal déjà en grand danger d’extinction, l’Ibis chauve.

L’organisation Etat Islamique contrôle désormais la moitié du territoire syrien. Le jeudi 21 mai dernier, c’est un véritable symbole du patrimoine mondial qui est tombé sous les mains de l’organisation terroriste, Palmyre, une cité antique classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les victimes humaines sont nombreuses et les perles architecturales de Palmyre sont menacées. Mais la prise de Palmyre représente une autre menace, plus inattendue : la disparition d’une espèce d’oiseau en danger critique d’extinction, l’Ibis chauve (Geronticus eremita), dont il ne reste qu’un seul individu sur la colonie syrienne.

Depuis 2002, les ornithologues se battent pour sauver ce dernier individu. Une colonie captive de Turquie avait vu trois de ses individus s’envoler vers la Syrie, avant d’être placés dans un centre de reproduction syrien. Mais devant la menace que représentait l’avance de l’Etat Islamique, les gardiens avaient déserté le centre, et il n’existe maintenant que peu de chances pour que nous ayons l’information sur la présence ou non des oiseaux dans ce centre. L

À la base, cet oiseau était présent dans de nombreuses régions du monde, comme Moyen-Orient, le sud de l’Europe et une partie de l’Afrique, mais chasse, guerres et insecticides l’ont obligé à se retrancher. Deux populations se sont alors formées, une non-migratrice au Maroc et une migratrice en Syrie. Celle de Syrie était considérée comme éteinte en 1970, jusqu’à ce qu’on découvre en 2002 sept individus à Palmyre. Mais en 2013, il ne restait plus qu’un spécimen connu, « Zenobia ». Ce déclin semble être principalement dû à la chasse, au surpâturage et à des périodes de sécheresse qui ont appauvri les steppes des environs de Palmyre où se nourrissent les ibis.

Pour tenter de sauver l’espèce migratrice, la Society for the Protection of Nature in Lebanon a promis une récompense de 1 000 dollars pour toute information utile concernant « Zenobia ».

Source : ornithomedia