De l’huile de cuisson transformée en un matériau 200 fois plus fort que l’acier

Une équipe de chercheurs annonce avoir trouvé le moyen de transformé l’huile de cuisson de tous les jours en graphène, 200 fois plus fort que l’acier – une technique miracle qui pourrait réduire considérablement le coût de fabrication du nanomatériau tant convoité.

Le graphène est une feuille unique d’atomes de carbone aux propriétés incroyables – il est 200 fois plus fort que l’acier, plus dur que le diamant, et incroyablement flexible. Sous certaines conditions, le graphène peut même être transformé en un supraconducteur qui transporte l’électricité avec une résistance nulle. Un potentiel énorme pour les domaines électroniques, des biotechnologies ou de la médecine. Seulement, ces applications ont pour le moment été limitées par le fait que le graphène doit généralement être conçu dans un vide incandescent en utilisant des ingrédients purifiés, ce qui le rend coûteux à produire.

Jusqu’à ce que nous pouvons trouver un moyen rentable de produire en masse le matériau de plus performants du monde, ce dernier se limite par la force des choses aux laboratoires. Mais peut-être plus pour longtemps. Une équipe de chercheurs australiens affirme dans une étude publiée dans la revue Nature Communications avoir en effet trouvé le moyen de créer le graphène dans conditions atmosphérique normales, en utilisant de l’huile de cuisson de soja.

Crédits : CSIRO

Baptisée « Graphair », la technique consiste à chauffer l’huile de soja dans un four tubulaire à 800 degrés C. pendant environ 26 minutes, l’amenant à se décomposer en blocs de construction de carbone qui sont essentiels à la synthèse du graphène. La température est ensuite maintenue trois minutes et le carbone est alors refroidi rapidement sur une feuille en nickel ou se dévoile un mince rectangle de graphène synthétique d’un nanomètre d’épaisseur (environ 80.000 fois plus mince qu’un cheveu humain).

Non seulement cette technique est moins chère et plus facile que d’autres méthodes, mais elle est aussi beaucoup plus rapide et plus sûre, ne nécessitant pas de traitement sous vide à des températures élevée pendant des heures et éliminant la nécessité d’user de gaz comprimés potentiellement explosifs tels que le méthane et l’hydrogène. La technique permet au passage le recyclage des huiles de cuisson qui auraient autrement été mis au rebut. La prochaine étape sera de trouver le moyen de produire à beaucoup plus grande échelle. Jusqu’à présent, le plus grand film de graphène obtenu grâce à cette technique n’était pas plus grand qu’une carte de crédit. L’équipe est maintenant à la recherche de partenaires commerciaux pour poursuivre cet objectif.

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