Des astronomes observent deux trous noirs supermassifs en orbite

Crédits : Josh Valenzuela / UNM

Une équipe d’astronomes annonce avoir pour la première fois observé une paire de trous noirs supermassifs en orbite à des centaines de millions d’années-lumière. C’est le résultat de près de vingt ans de travail.

C’est un exploit incroyable compte tenu des mesures précises requises et la compréhension de la nature de ces interactions nous permettra de mieux comprendre comment les galaxies et l’univers ont évolué. Ce tango de la mort, les chercheurs l’ont observé dans une galaxie nommée 0402 + 379, à environ 750 millions d’années-lumière de Terre. Selon Katherine Bansal, de l’Université du Nouveau-Mexique (UNM) et première auteure de ce papier, la masse combinée de ces trous noirs supermassifs serait d’environ 15 milliards de fois celle de notre soleil et leur période orbitale serait d’environ 24 000 ans.

Plus de 20 000 ans, c’est long… très long. Cela signifie au passage que même si l’équipe observe ces trous noirs depuis plus d’une décennie, ils n’ont à ce jour pas été en mesure de détecter la moindre courbure de leur orbite. Les trous noirs sont notoirement difficiles à étudier, ceux-ci ne pouvant être observés directement. En revanche, ils peuvent être détectés par leur effet sur la matière environnante. Concernant ces deux trous noirs, les chercheurs ont ici fait appel au Very Long Baseline Array (VLBA) composé de dix radiotélescopes. En mesurant les différentes fréquences des signaux radio émis par les trous noirs, l’équipe a ensuite pu tracer leur trajectoire.

Carte VLBA de la galaxie 0402 + 379 à 15 GHz. Crédit : UNM

Depuis la théorie de la relativité générale d’Einstein, les astronomes ont été fascinés par des trous noirs supermassifs. Récemment, il y a eu plusieurs nouvelles découvertes les concernant, mais beaucoup de questions restent encore en suspens. Observer l’orbite et l’interaction de ces trous noirs permettra aux chercheurs d’en apprendre davantage sur l’origine de notre galaxie, sur son avenir et sur le rôle que jouent les trous noirs dans ce processus. « Cette découverte est un triomphe et améliorera considérablement notre compréhension de ces objets énigmatiques », notent les chercheurs.

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