Des preuves d’une prĂ©sence de l’Homo Sapiens dans le sud de la Tunisie il y a 100 000 ans

Crédits : Wikimedia Commons/Matteo De Stefano/MUSE

Des chercheurs britanniques et tunisiens ont mis au jour des pièces attestant de la prĂ©sence de l’Homo sapiens, l’homme moderne, dans l’actuel sud de la Tunisie il y a près de 100 000 ans. Une information qui en dit plus sur la mobilitĂ© de l’Homo Sapiens.

VoilĂ  une dĂ©couverte qui devrait permettre de mieux cerner la mobilitĂ© de l’Homo sapiens, apparu il y a 200 000 ans en Afrique de l’Est et qui se serait aventurĂ© au-delĂ  de ce continent aux alentours de 65 000 ans avant notre ère, selon les estimations gĂ©nĂ©ralement admises. Ici, des fouilles effectuĂ©es durant une annĂ©e et demie près de Tozeur, au sud-ouest de la Tunisie, ont permis d’identifier un site « prometteur » de 6 000 m², a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP Nabil Guesmi, co-responsable du projet avec l’Institut tunisien du patrimoine (INP) et des chercheurs d’Oxford.

« Nous avons trouvĂ© des ossements tĂ©moignant de la prĂ©sence d’une faune typique de la savane (rhinocĂ©ros, zèbres…), et donc d’eau douce« , explique Nabil Guesmi, enseignant-chercheur Ă  l’universitĂ© de Sousse. D’autres pièces dont des outils constituĂ©s de silex, gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©s pour la chasse par l’homme moderne, ont aussi Ă©tĂ© mis au jour sur ce site et « attestent de la prĂ©sence de l’Homo sapiens« , ajoute le chercheur.

Selon lui, le recours Ă  la datation par thermoluminescence, une technique scientifique communĂ©ment utilisĂ©e pour dater des objets de la PrĂ©histoire, a notamment permis de dater certaines de ces dĂ©couvertes Ă  « 92 000 ans avant notre ère« , une « première » pour l’AtĂ©rien, une culture prĂ©sente en Afrique du Nord dont il Ă©tait jusque-lĂ  admis qu’elle ne s’Ă©tirait pas au-delĂ  de 65 000 ans avant J.C.

Cette pĂ©riode a Ă©tĂ© dĂ©finie il y a près d’un siècle par un prĂ©historien français dans le cadre de ses travaux en Afrique du Nord. Le nom de cette culture provient du site de Bir el-Ater, en AlgĂ©rie. Ici, la zone fouillĂ©e par l’Ă©quipe de chercheurs tunisiens et britannique se situe entre l’oasis tunisienne de Nefta et la frontière algĂ©rienne. Les pièces dĂ©couvertes font de ce site tunisien le plus ancien oĂ¹ la prĂ©sence de l’homme moderne est attestĂ©e.

Dans l’ensemble de l’Afrique du Nord, les plus anciens restes humains ont Ă©tĂ© trouvĂ©s au Maroc, Ă  TĂ©mara, datĂ©s à quelque 160 000 ans. D’après l’INP, le site de Nefta est susceptible de fournir des indications sur l’une des « voies de passage » empruntĂ©e par l’Homo sapiens dans la rĂ©gion. « On peut imaginer aller plus loin, car le site est relativement vaste« , a conclu Nabil Guesmi.

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